Transhumance politique : André Alain Atundu, Ange Lukiana, Willy Bakonga, ces ex-Kabilistes purs et durs devenus Tshisekedistes plus purs et plus durs
Nombreux politiciens ne sont que des « ventriotes » impénitents qui naviguent au gré des vagues. Aujourd’hui, ils sont ici, demain là et le lendemain ailleurs, question d’assouvir leur soif et leurs intérêts.
Qui auraient imaginé que des acteurs politiques utrakabilistes deviennent, sans aucune forme de procès, d’ultra-Tshisekedistes? Hier, ils ont chanté à la gloire de Kabila et tout adversaire du régime à ce temps-là devrait être cloué au pilori.
Ces acteurs ont sévèrement été critiqués pour avoir joué un rôle non moins négligeable dans la destruction de la République. Nombreux ont été avec Mobutu puis avec Kabila père avant de sauter sur Tshisekedi en passant par Kabila fils.
Tel un pou qui quitte le malade agonisant sur son lit d’hôpital pour sauter sur le garde-malade, ces politiciens congolais sont calculateurs. Ils vous font des yeux doux au début mais vous abandonnent à la minute où vous perdez la petite parcelle du pouvoir. En somme, ils ne sont pas acquis à la cause du pays mais à la leur qui est égoïste.
Qui aurait imaginé un seul instant qu’André Alain Atundu, ex-porte-parole de l’ancienne majorité présidentielle sous l’ancien régime traverserait si facilement vers Tshisekedi en abandonnant son ancien maître de qui il a quasiment tout gagné ? Et Ange Lukiana ? Elle aussi?
Willy Bakonga qui a géré l’EPST et qui a prévenu que s’il quittait Kabila, il deciderait d’abandonner la politique, est aujourd’hui devenu un fervent imperturbable de Félix Tshisekedi. Kabila qui les a nourris est resté seul, retranché dans ses fermes de Kingakati et de Kashamata.
Si seulement l’ex-chef d’Etat le savait! Ces acteurs, y compris nombreux autres dont on ne saurait d’ailleurs citer les noms, l’ont meconduit. Ils l’ont sucé. Ils l’ont poussé à abandonner le peuple en lui donnant l’impression que tout allait bien. Ils ont vanté la gouvernance qui allait pourtant très mal au pays. Et Kabila les a écoutés, au lieu de prêter l’oreille aux Congolais, ses compatriotes.
Le dimanche dernier, lors du congrès de l’Union sacrée qui a investi Félix Tshisekedi candidat à la présidentielle, Ange Lukiana, Willy Bakonga, Alain Atundu et d’autres étaient ces ex-Kabilistes qui ont courageusement répondu à l’appel et qui, sans remords ni regrets, ont enfilé des foulards vantant les mérites du régime en place.
Mais, ne sont-ils pas là à distraire Félix Tshisekedi tout en projetant de le quitter dès que celui-ci ne sera plus au trône ? C’est la question qui mérite d’être légitimement posée.
Charles Mapinduzi
