Par où est passé Félix Tshisekedi avec sa rhétorique d’engager une guerre contre le Rwanda dès la « moindre escarmouche »?
Lui qui a réussi à décrocher les votes de certains Congolais qui l’ont cru sur parole, a totalement disparu des radars médiatiques au moment où le Nord-Kivu brûle.
Comme lors de la campagne électorale de décembre 2018, au cours de laquelle il avait promis de venir s’installer à Beni et de déplacer le camp Kokolo sur place, le chef de l’Etat est encore aux abonnés absents.
Sans être poussé, Félix Tshisekedi a fondé toute sa campagne sur le Rwanda et l’agression que ce dernier mène dans l’Est via le M23. D’ailleurs, sans aucune forme de procès, le successeur de Kabila a orienté des slaves tranchantes vers Moïse Katumbiste qu’il présentait comme « le candidat de l’étranger qui ne savait pas accuser Paul Kagame« .
Cependant, les élections passées, ayant obtenu ce qu’il voulait (la présidence de la République), le président congolais s’est retranché dans ses bureaux climatisés de la Cité de l’Union africaine.
Des escarmouches ainsi que des rigolos (comme c’est ainsi qu’il les a appelés) font sentir les bruits des bottes à la porte de Goma. Une bombe s’est même écrasée sur la ville, faisant au moins 2 blessés le vendredi dernier.
Depuis, Tshisekedi est inaudible et n’a pipé mot. Mais au regard de la parole d’un président de la République qui est d’honneur, les Congolais l’attendent au tournant. Ils veulent voir le chef de l’Etat mettre en exécution sa menace au moment même où Saké, Goma et d’autres localités sont sous le viseur.
Malheureusement, Félix Tshisekedi refuse de répondre à l’appel. A-t-il donc sciemment menti au peuple congolais ? S’est-il joué de ses électeurs pour leur soutenir des voix par ruse. C’est ce qu’on serait tenté de penser.
Car, au moment même où de grandes agglomérations dont la très stratégique ville de Goma sont sous une menace qui fait peur, le président de la République n’émet aucun signal pour rassurer, donnant l’impression d’avoir abandonné les Congolais de l’Est à leur triste.
Pendant ce temps, son lieutenant Jean-Pierre Bemba, ministre congolais de la défense, semble devenu un acteur de la société civile chargé d’alertes et de dénonciations alors que le pays attend beaucoup de lui.
« La coalition terroriste M23/RDF poursuit son renforcement en effectif ainsi qu’en matériels pour des incursions et attaques« , se limite-il à lancer.
Sur le terrain, ça craint. Le M23 semble bien décidé à aller plus loin et à occuper de nouvelles localités congolaises. Sauf si Kinshasa décide de réagir farouchement, Félix Tshisekedi risque d’être rattrapé par ses propres promesses, ses propres « mensonges ».
Charles Mapinduzi
