Les conclusions des assises de Luanda (Angola) du 21 mars dernier embarrassent les Congolais. Dans un premier temps, au regard du contenu, des responsables congolais ont affirmé que le document était un faux. Cependant, plusieurs autres sources entrecoupées authentifient le communiqué. D’ailleurs, lors d’un briefing de presse à Kinshasa le lundi 25 mars dernier, le ministre congolais des Affaires étrangères est revenu sur les données enfouies dans le document présenté au départ comme un faux.
A ce sujet, le débat fait rage au pays. Lors de cette rencontre, les délégués congolais se sont engagés sur plusieurs points alors que les officiels rwandais, eux, n’ont rien promis de concluant. Par ailleurs, les représentants de Kinshasa ont même zappé les sempiternelles demandes de la République démocratique du Congo alors qu’ils étaient en face du Rwanda qui est constamment accusé d’agresser le pays.
Pour Jean-Claude Katende, cela s’apparente à une nouvelle trahison à attribuer aux autorités congolaises.
« Il est surprenant d’apprendre que lors de la réunion tenue le 21 mars à Luanda, les représentants de notre pays se sont engagés à présenter un plan de neutralisation des FDLR accompagné d’un programme d’actions alors que de son côté, le Rwanda ne s’est engagé à rien, à part promettre qu’il s’engagerait à revoir les mesures et le dispositif pris pour sa sécurité au vu de la mise en œuvre du plan de neutralisation des FDLR. Une fois de plus, c’est le Rwanda qui redevient le maître du jeu. C’est lui qui doit apprécier la mise en œuvre du plan et décider s’il doit quitter le Congo ou pas. Et comme son objectif est de piller le pays, il ne dira jamais que la mise en œuvre du plan de neutralisation lui donne satisfaction. En d’autres termes, le Rwanda va rester au Congo avec la bénédiction de nos propres autorités qui ont accepté cette supercherie. Une autre trahison? », s’interroge-t-il alors, avant de trancher :
« Une fois de plus, le Congo a perdu »
Puis, dans la foulée, pour étayer sa thèse d’une trahison, Jean-Claude Katende mentionne qu’au cours de cette rencontre, la délégation congolaise a intentionnellement renoncé à ses préalables dont le désarmement et le cantonnement du M23 et la libération des territoires occupés par le M23.
Il regrette ainsi que la prochaine réunion entre les 2 parties ne tourne plus sur les engagements repris dans le document du mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2023 mais plutôt sur le plan de neutralisation des FDLR. Ce qui sous-entend que le Rwanda ne présentera rien.
Partant de ce qui se précède, le coordonnateur de l’ASADHO s’interroge : est-ce que la délégation du Congo est à la hauteur de la charge qu’on lui a confiée au vu des résultats obtenus? Pourquoi les préalables de la RDC ne sont pas repris dans le compte rendu de la réunion de Luanda. Est-ce que l’agressé (RDC) n’a pas rendu l’agresseur maître du jeu? Est-ce que le plan de neutralisation des FDLR accompagné d’un programme d’actions ne permet-il pas au Rwanda de rester au Congo?
Il est à rappeler que ces assises de Luanda ont été organisées par le facilitateur Joao Laurenço en prélude d’une rencontre Félix Tshisekedi et Paul Kagame qui, depuis de nombreux mois, continuent de se tirer dessus autour de la question du M23.
Charles Mapinduzi
