Augustin Kabuya peine à faire avaler ses déclarations sur Kabila à l’opinion publique congolaise. Déjà, hormis les Tshisekedistes, les internautes se sont déchargés sur lui comme si le no 1 de l’UDPS s’était soi-même tiré une balle dans le pied en s’en prenant à l’ex-président.
Sur les réseaux sociaux, des commentataires s’accordent sur le fait que le parti au pouvoir veut s’accorder une nouvelle échappatoire pour cacher son incompétence à gouverner le pays. Si, il y a quelques années, Joseph Kabila était un produit prenable pour se faire une santé politique; aujourd’hui, le sénateur à vie semble devenu une marchandise avariée.
Le secrétaire général du parti au pouvoir qui a tenté de convaincre au sujet de l’implication présumée de Kabila dans la guerre du M23 en a eu pour son compte. Des acteurs de tout bord le critiquent vertement et vont même jusqu’à remettre en cause ses capacités intellectuelles ainsi que son leadership.
André Claudel Lubaya, lui aussi, dédouane Kabila puis charge Félix Tshisekedi. L’opposant responsabilise l’actuel dirigeant qu’il juge d’ailleurs inerte face à la situation calamiteuse que traverse le pays aussi bien sur le plan sécuritaire que dans d’autres secteurs de la vie nationale.
« Après 5 années d’exercice du pouvoir absolu, le président Tshikesedi est seul responsable de la situation actuelle, telle que vécue sur l’ensemble du pays. Il ne saurait faire porter cette responsabilité à quiconque si ce n’est qu’à lui-même. Il a été porté au pouvoir pour assumer et non pour se dérober. L’ennemi de Félix Tshisekedi, c’est Fatshi Béton et personne d’autre. Tout se fait sous impulsion. C’est lui seul qui gouverne mais n’agit pas. Qui promet et ne réalise pas« , écrit l’initiateur de l’UDEMO.
Puis, de façon frontale, Claudel Lubaya demande à Félix Tshisekedi d’arrêter d’être aveugle face aux réalités du pays et à éviter les faux-fuyants pour justifier ses échecs.
« 5 ans après, il lui revient de sortir de sa cécité et son autisme politiques habituels pour affronter le réalisme nécessaire à la fonction présidentielle, en s’élevant à la hauteur du poste qu’il occupe et gouverner notre pays avec habileté, méthode, sobriété et responsabilité. C’est au pied du mur qu’on connait le maçon, dit-on. Sa redevabilité, c’est en terme de résultat, et non en nombre de récriminations ni de boucs émissaires« , renchérit-il.
L’opposant constate par ailleurs que le régime piloté par l’UDPS a toujours manipulé l’opinion par un populisme excessif pour s’attirer la sympathie des Congolais. Mais, il mentionne que cela divise davantage la nation et prévient que le peuple ne sera pas constamment mené en bateau par des déclarations mensongères du pouvoir en place.
« 5 ans après, la théorie de la faute aux autres ne convainc personne. Ce populisme excessif et manipulateur est un poison dangereux pour notre société et notre démocratie. Une société aussi traumatisée et aussi fragmentée comme la nôtre ne saurait trouver de solutions à ses problèmes au détour des recettes simplistes. Loin s’en faut. Abraham Lincoln disait : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps« , chute Lubaya.
Le weekend dernier, le rappelons-nous, Augustin Kabuya s’est invité dans une matinée politique devant ses partisans de l’UDPS. A l’occasion, il accusé Joseph Kabila d’avoir quitté clandestinement le pays pour le déstabiliser de l’extérieur grâce au M23.
Charles Mapinduzi
