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Guerre du M23 : à Goma, l’économie s’effondre, des États membres de l’EAC en profitent et se font une véritable santé financière (Constat)

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Dans la perspective de Julien Paluku, ministre congolais sortant de l’industrie et ancien gouverneur du Nord-Kivu, les principaux enjeux de la guerre imposée à la RDC par le Rwanda et ses supplétifs sont entre autres la destruction du capital physique, humain et social des peuples du Nord-Kivu et ceux de toute la partie est.

Si jusqu’ici les détracteurs du Congo ont réussi, depuis 1996, à verser le sang de plus de 12 millions de Congolais (destruction du capital humain) et tentent de détruire le tissu social qui unit les peuples de la RDC en les divisant en vue de mieux régner, une autre guerre que ces derniers mènent est purement d’ordre économique : étouffer tout le capital physique/économique des provinces de l’Est afin de rendre répugnants et invivables le Nord-Kivu, le Sud-Kivu ou encore l’Ituri.

Ce projet machiavélique est bien retracé par l’agression portée par le Rwanda à travers le M23 aujourd’hui. Après avoir été dissuadé de s’emparer du chef-lieu du Nord-Kivu par la pression militaire, populaire et internationale, les rebelles se sont retranchés vers le territoire de Masisi où ils ont coupé la seule voie qui reliait encore Goma au reste du nord de la province.

Déjà, en prenant Bunagana, Rutshuru et Kiwanja, Kigali s’assurait d’avoir contrôlé la 2e plus importante douane du Nord-Kivu ainsi que le principal axe de ravitaillement en vivres et non vivres pour le chef-lieu de la province, une ville pourtant cosmopolite et très importante pour le pays et la sous-région.

Puis, le M23/RDF s’est dirigé vers Kitchanga, la seule sortie nord entre Goma et d’autres entités. Par ricochet, la stratégie du régime rwandais est restée celle de ne pas s’emparer physique de Goma mais de l’étouffer et l’asphixier économiquement pour mettre les citoyens dans une position hostile contre leurs dirigeants. Et sur ce coup, Kigali est peut-être en train de réussir car, de plus en plus, dans le chef-lieu du Nord-Kivu, la vie est aujourd’hui un véritable calvaire.

A qui profite le crime?

A Goma (comme dans le reste du Nord-Kivu d’ailleurs), les produits de première nécessité ont prix de l’ascenseur à un rythme endiablé. Difficile de ravitailler la ville volcanique, les rebelles ayant quasiment déjà bloqué tous les points de ravitaillement. Ainsi, face à ces évidences, le Rwanda tire largement des dividendes économiques. Pas seulement, mais aussi des États membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).

Par exemple, compte tenu de la rareté des produits vivriers et manufacturés, Goma est contraint de recourir à l’étranger pour survivre à la situation. Aujourd’hui, plusieurs biens produits ou fabriqués localement ont quasiment disparu du marché : haricot, farine de maïs, eau minérale, pomme de terre, viande, etc. Désormais, Goma est ravitaillé par l’Ouganda et le Kenya via le Rwanda. Ce qui profite largement à leurs économies respectives au détriment de la RDC.

« La vie est devenue très chère ici. D’ailleurs, si rien ne change, nous allons mourrir. Nous avons aujourd’hui des difficultés de nous procurer des vivres. Les prix ont triplé et même quadruplé depuis la guerre du M23. Vous voyez, que ce soit la pomme de terre, le haricot, la farine, la viande, tout vient maintenant du Rwanda. Nous aussi, nous sommes obligés de les revendre à un prix très élevé. En tout cas, que les autorités nous aident mais ce n’est plus une vie ça », s’est plainte une vendeuse interrogée au marché Virunga de Goma.

Le même regret est amèrement partagé par l’ex-vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu. Jean-Paul Lumbumumbu constate également l’effondrement de l’économie du Nord-Kivu en faveur du Rwanda et des pays membres de l’EAC.

« Nous pouvons également constater un manque à gagner dans le trésor public, pour la fiscalité nationale et provinciale qui, suite à l’inactivité de plusieurs entités économiques occupées par le M23, souffre déjà de la diminution sensible des recettes. A titre illustratif, une entreprise aussi prestigieuse que Premidis SARL qui versait des millions de dollars par mois dans le trésor public mais aujourd’hui inactive suite à l’occupation de Rutshuru par le M23. Même dans le marché, nous pouvons ensemble constater l’envahissement et la montée vertigineuse des prix des produits fabriqués par les pays membres de l’EAC », constate-t-il.

Alors que l’économie congolaise dégringole suite à la guerre imposée par Kigali, des pays membres de l’EAC prospèrent. C’est peut-être même pour cette raison que des Congolais du Nord-Kivu avaient cultivé un oeil très curieux au sujet de la mission de la force sous-régionale de l’EAC qui était au pays. Elle qui était venue combattre le M23 s’était vite transformée en observatrice inopérante. Ne profite-t-elle pas économiquement de cette instabilité de la RDC, peut-on légitimement s’interroger.

Charles Mapinduzi

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