Où en est-on avec les opérations conjointes FARDC-UPDF en région de Beni et de l’Ituri, elles qui sont en cours depuis le 30 novembre 2021?
La question était au cœur d’une rencontre de 2 jours entre le chef d’état-major général adjoint chargé des opérations et renseignements des FARDC et le commandant des forces terrestres de l’armée ougandaise, UPDF.
Les 2 parties ont mentionné qu’au cours de ces années, plusieurs commandants ADF ont été neuralisés, y compris des combattants. D’autres ont encore été capturés et des effets militaires récupérés.
Mais, elles ont reconnu des difficultés rencontrées, notamment celles liées au mauvais état des routes, des intoxications au sein de la population et sur les médias sociaux, etc.
« Plusieurs orientations stratégiques ont été données par les représentants de 2 chefs d’états-majors généraux de 2 armées pour améliorer les opérations sur le terrain et donner la paix à la population civile », explique le capitaine Antony Mualushayi, porte-parole des opérations Sokola 1 Nord-Kivu.
Cette rencontre entre les généraux congolais Ychalingonza Nduru Jacques et le lieutenant général ougandais Kayanja Muhanga a eu lieu en prélude d’une rencontre imminente entre Christian Tshiwewe, chef d’état-major général des FARDC et Muhoozi Kainerubaga de l’UPDF.
Les 2 responsables militaires devraient se rencontrer ce lundi 6 mai au poste frontalier de Kasindi-Lubiriha. Une première pour le général Muhoozi, fils de Museveni, depuis qu’il a pris la tête de l’armée dans son pays.
Au sujet des opérations conjointes FARDC-UPDF, en dépit du bilan dressé par l’armée, beaucoup reste à faire. Même si certains villages ont connu une légère amélioration, les ADF semblent avoir plutôt migré vers d’autres localités.
Aujourd’hui, d’ailleurs, ils ont regagné leurs anciens bastions et des entités qui étaient de plus en plus épargnées reconnaissent de nouveau un regain de violences.
Deux ans et demi-après, les habitants de la contrée considèrent cela comme un échec, d’autant que l’ADF n’a pas été éradiqué mais dispersé dans les forêts de Beni et d’Irumu.
Depuis octobre 2014, ces djihadistes d’origine ougandaise sont responsables de plus de 15 mille morts parmi les civils, des milliers des personnes enlevées, des milliers des maisons et véhicules incendiés, des pillages, etc.
Près de 10 ans après le début de ces violences, l’armée congolaise, bien qu’appuyée par celle de l’Ouganda, n’a jamais réussi à mettre fin à la nébuleuse.
Charles Mapinduzi