Le malheur poursuit celui qui pèche, dit-on souvent. Nicolas Kazadi ne sera peut-être plus à l’aise après avoir été au coeur de l’enrichissement illicite du clan Tshisekedi au détriment de la majorité des Congolais.
Grâce à ses liens avec la famille présidentielle, l’ancien ministre des Finances a réussi à se faufiler jusqu’à poser se valises en France. A en croire des sources, avant de quitter Kinshasa, Nicolas aurait été aperçu à la Cité de l’UA où son passeport lui aurait été résistuer, une sorte de feu vert lui accordé par la présidence afin qu’il n’affronte pas la justice congolaise.
Partis de Kinshasa le dimanche, Kazadi et son épouses ont atterri à Paris le matin du lundi 1 juillet. Officiellement, l’ex-argentier de la République au sein du gouvernement Sama Lukonde est malade : « Il souffre d’une maladie complexe » qui exige un traitement spécial non prévu au pays, ont avancé ses proches.
D’ailleurs, à en croire ces derniers, Nicolas Kazadi a pris un billet aller-retour et devrait rentrer au pays d’ici 2 semaines pour affronter la justice de son pays. Mais, nul n’ignore la stratégie des fugitifs qui se sont soustraits à la justice. Ils s’en vont malades en promettant de revenir mais n’osent jamais faire un come-back. Est-ce le cas pour Nicolas Kazadi. A l’avenir d’y répondre.
En attendant, le séjour de l’ex-ministre risque d’être pénible dans la capitale française. Des ressortissants congolais vivant en Europe veulent s’offrir sa peau. Ils pensent qu’il est indigne de rester en liberté alors que ses 2 coaccusés sont déjà détenus à Makala pour les mêmes griefs qui pèsent sur lui.
En France, une opération a même été lancée pour retrouver Nicolas Kazadi. Ce qui devient risqué pour l’ancien ministre, si l’on s’en tient à la dangerosité avec laquelle ces Congolais de la diaspora agissent parfois même contre les officiels congolais.
Rappelons-le, Nicolas Kazadi qui était attendu pour éclairer l’opinion sur la brûlante affaire de la surfacturation des forages et des lampadaires s’est envolé pour la France le dimanche dernier dans la soirée.
Pourtant, grâce à la pression ininterrompue des Congolais, les autorités du pays avaient au départ décidé de lui interdire de quitter le pays. Même restriction imposée à François Rubota et Kasenga qui sont actuellement à la prison centrale de Makala.
Pourtant, en tant qu’argentier de la République, c’est en fait lui le cerveau moteur dans la surfacturation des forages et lampadaires qui auraient coûté plus de 300 millions de dollars au trésor public.
Dans l’opinion, Kazadi passe ainsi comme le protégé du clan Tshisekedi, ce chien de chasse qui a été utilisé pour bâtir l’empire financier de la famille présidentielle grâce aux détournements colossaux des fonds. Ce qui, logiquement, a permis à celui-ci d’échapper à la justice pour éviter de dévoiler les secrets des Tshisekedis.
Ce départ n’est guère digéré. Nombre de Congolais veulent voir Kazadi s’expliquer. Ils sont davantage irrités par le fait les Congolais crient misère mais que des fonds sont détournés du trésor public en faveur d’une minorité.
Charles Mapinduzi