Il y a quelques jours, Pretoria a déployé une première vague de ses soldats sur le sol congolais, des soldats engagés dans la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe afin d’aider la République démocratique du Congo à traquer les groupes armés locaux et étrangers qui écument l’est, principalement le M23.
Cependant, avant même que le contingent soit au complet, la grogne se lit en Afrique du Sud où des députés demandent au président Ramaphosa de revoir sa décision et d’annuler le déploiement des troupes au Congo.
Le parti DA considère l’envoi des militaires SANDF (Force de défense nationale sud-africaine) comme imprudente, qui risque de mettre en danger les soldats sud-africains.
« La réalité est que la SANDF n’a pas la capacité de mener efficacement une campagne anti-insurrectionnelle contre les rebelles du M23 et elle ne dispose pas non plus de l’équipement de mission principal pour soutenir nos forces terrestres. Par exemple, la SANDF ne dispose pas d’hélicoptères Rooivalk et les cinq Oryx en RDC seront probablement réduits à 2 au cours de ce déploiement. Les experts militaires ont averti que sans une couverture aérienne adéquate ainsi que des éléments de transport et aériens, la brigade d’intervention SANDF/SADC aura du mal à opérer en terrain hostile », craint le député Kobus Marais.
Ce dernier estime que le plus grand risque auquel l’armée sud-africaine sera confrontée est lié au fait que le M23 opère dans l’Est du Congo depuis des années et connait bien le terrain, mieux que la force de la SADC en cours de déploiement.
« Si la force d’intervention dirigée par la SANDF n’est pas bien constituée en termes de taille et de mobilité rapide, elle serait à la merci des rebelles du M23 devenus adeptes des tactiques de guérilla », renchérit le député de la DA.
Ainsi considère-t-il que Ramaphosa a pris une décision politique de mettre les membres de la SANDF dans la ligne de mire sans d’abord tenir compte des capacités techniques actuellement disponibles dans notre chaîne de valeur.
Il est à noter que le régime de Kinshasa compte énormément sur les services de la SADC pour débouter le M23 qui s’est emparé d’une partie du territoire national.
L’EAC qui y a passé une année n’a pas pu changer la donne de sorte que les autorités congolaises ont été obligées de la remercier.
Les premières troupes de la SADC, essentiellement constituée des militaires sud-africains sont déjà au pays et devraient être rejointes, sauf changement par d’autres contingents des pays membres de la SADC afin d’aider la RDC à se débarrasser de sa sempiternelle insécurité.
Charles Mapinduzi