Au regard de la tournure des événements à l’Est du pays, le gouvernement congolais aurait déjà lancé des signaux forts en passant à la vitesse supérieure.
Hélas, il n’en est pas le cas pour le moment, car Kinshasa semble être tenue par ce que lui disent ses partenaires véreux et non par ses options qui renforcent sa souveraineté en tant q’un État digne ce nom. Cela revient à dire, en effet, que les autorités congolaises cherchent à rentrer dans l’accord de Luanda appelant à un cessez-le-feu entre le Rwanda et la RDC au moment où la situation sécuritaire continue à dégrader au jour le jour.
Jusques quand Kinshasa va continuer à observer cette situation et réagir au moyen de longs communiqués sans répondre à des multiples «escarmouches» contre d’importantes localités du Nord-Kivu ? A qui Kinshasa veut faire plaisir ? Difficile d’y répondre.
Néanmoins, ces questions et d’autres du genre devaient révolter les congolais quant au sens de leur engagement et de leur patriotisme. Jeudi 8 février 2024, l’ambassadeur d’Israël accrédité à Kinshasa, reçu en audience par le vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et anciens combattants, Jean-Pierre Bemba Gombo, a souligné l’importance des négociations pour résoudre ce conflit.
« Nous pensons à propos de la paix, et nous souhaitons que finalement, nous allons résoudre le problème avec la négociation, sans effusion de sang, sans la guerre », a affirmé M. Shimon Solomon.
Curieux que cela puisse paraître, Jean-Pierre Bemba, à bout d’inspiration, continue à multiplier des audiences dans ses bureaux climatisés pour très peu de résultats. Lui, dont le passé de Seigneur de guerre a été tant vanté au moment de sa nomination par le chef de l’État, le 23 mars de l’année dernière, est quasiment aux abonnés absents. En pareille circonstance, les congolais auraient bien aimé le voir sur le terrain des opérations pour faire monter en puissance les FARDC en mettant à profit son expérience contre les principaux groupes armés et mouvements terroristes qui sèment mort et désolation dans l’Est du Congo.
Toutefois, il est à se demander pourquoi la politique intérieure de notre pays nous doit être dictée par des tiers États. Et, quel ce dialogue entre la RDC et le Rwanda ayant déjà abouti à quelque chose ?
Rejoindre cette position aux apparences pacifistes du diplomate israélien serait cautionner davantage la bêtise et la souveraineté de la République démocratique du Congo puisque le pays agresseur, qu’est le Rwanda de Paul Kagame, n’abandonne pas ses idées hégémoniques pour le Congo. Il continue à s’organiser, à se renforcer en hommes et munitions et à se préparer à toute éventualité; mais c’est au Congo de rechercher la paix par le dialogue. «Qui veut la paix prépare la guerre», dit-on si souvent. Entre Kigali et Kinshasa, qui a l’avantage sur l’autre ? Analyser la position des partenaires du Rwanda dans cette guerre hautement politico- économique pourrait bien répondre à cette problématique.
La RD Congo ne doit donc pas se leurrer. Il est temps de redéfinir la politique interne avec toutes les conséquences que cela impliquera pour essayer de changer le destin du pays après plus 4 décennies de tergiversations et d’atermoiements au grand dam du peuple congolais.
Gédéon ATIBU