«La situation sécuritaire en République Démocratique du Congo devient précaire et imprévisible. Elle est aussi marquée par la résurgence des violences commises par des groupes armés souvent non identifiés et aussi par la réticence de plus en plus accrue des populations vis-à-vis de la Monusco. Face à ces situations délicates, la vigilance s’impose à tous les niveaux. C’est pourquoi j’invite le commandement de comtegen à faire preuve de grande ingéniosité dans l’appréciation de la situation afin d’anticiper des mesures nécessaires pour y faire face. Commissaire Fall, ça ne fait l’ombre d’aucun doute que vous en avez l’expérience et les capacités. Je vous exhorte à rester exclusivement au service de la paix dans les formes et limites prescrites par le mandat. Chers membres de SENFPU-3/MONUSCO-4, je voudrais vous rappeler qu’en vous remettant le drapeau national vous faites le serment de perpétuer le pacte avec la nation, celui d’un engagement civique et patriotique, pour j e contribution exemplaire et dynamique du Sénégal dans la recherche d’une paix durable dans ce pays. », c’est en ces termes que s’est exprimé le directeur général du Groupement mobile d’intervention (GMI), le commissaire divisionnaire Ndiaga Diop au quatrième contingent de 170 policiers sénégalais, dont 29 femmes, recevant le drapeau, avant son départ en RDC pour prendre part à la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (MONUSCO).
Outre la mission de la SADC, la RDC accueille sur son territoire les militaires sénégalais venus renforcer à Goma et dans le Sud Kivu, la mission de maintien de paix, fortement endommagée d’après l’entendement des officiels sénégalais, par des groupes armés non identifiés et par de congolais qui ont perdu confiance en la Monusco.
On peut remarquer que le gouvernement sénégalais ne cite même pas le nom de M23 ni de Kigali qui en est le principal commanditaire et porte-parole puisque c’est lui qui s’assoit à chaque table de négociation avec le gouvernement congolais. Pire encore, les officiels sénégalais mettent la responsabilité de cette dégénération de la paix sur les épaules de plusieurs groupes armés non identifiés. Bref, avec un tel flou idéologique, en venant en RDC, ils ne disent pas contre qui ils vont combattre pour rétablir la paix. En installant ses forces à Goma où sont déjà déployés les militaires Sud-africains de la SADC, ce contingent sénégalais formé des forces spéciales bien entraînées pourra servir de contre-poids à celles de la SADC.
Les analystes de la crise du Congo n’ont aucune peine à scruter les alliances contre-nature de Macky Sall et à comprendre qu’il partage avec Paul Kagame le point commun d’être un laquais des forces impérialistes qui déchirent en morceaux l’Afrique en général et en particulier le Congo pour piller ses ressources.
Ceci dit, le contingent sénégalais doit être compris comme le supplétif militaire de l’OTAN qui vient compléter le travail de sape de la MONUSCO et des mille rebelles français invités et gracieusement payés par Félix Tshisekedi. La France qui codirige le Sénégal avec Macky Sall a trouvé par là la bonne façon de combattre sous le treillis d’une armée africaine et d’être présente sur le terrain des hyènes tout en restant “invisibles “ avec le principal objectif d’espérer sa part du gâteau lors de la déflagration totale du grand Zaïre.
Étranges, très étranges tout de même les contradictions internes du gouvernement congolais qui au moment où d’une part il prône le retrait progressif de la Monusco, il autorise d’autre part le renforcement de la même Monusco. Et quel renforcement? Renforcement par des militaires venant d’un pays très allié des puissances ennemies qui veulent carrément l’effacement de la RDC de la carte géographique. Le Sénégal actuel sous la politique de Macky Sall est entièrement arrimé à la politique de l’Hexagone et de l’OTAN et ne peut en aucun moment œuvrer pour les intérêts congolais. Cette information a le seul avantage de préciser l’arrivée imminente de la guerre en Rd Congo et les préparatifs ad hoc du camp ennemi.
Gédéon ATIBU
