La récente attaque à la bombe contre un camp de déplacés à Mugunga, à Goma (Nord-Kivu) a provoqué de l’indignation au sein de la communauté nationale et internationale.
Les autorités congolaises ont accusé le M23 d’être derrière le drame mais les rebelles ont avancé que cela était un prétexte de Kinshasa.
Les enquêtes ne sont jamais amorcées et, pour l’instant, il est difficile de dire avec précision qui est responsable de ce carnage dans cette ville en zone opérationnelle.
L’Union africaine s’est également jointe aux condamnations et dénonciations multiples qui fusent de partout. Mais, tout comme la MONUSCO, elle a refusé de citer directement le M23 et le Rwanda dans un communiqué signé par le président de la commission.
« Le président de la Commission de l’Union africaine condamne avec la plus grande énergie le bombardement meurtrier contre des camps de déplacés au Lac-Vert et Mugunga, ayant entraîné morts et graves blessures de personnes dont des femmes et des enfants », mentionne le communiqué paru le 5 mai dernier.
Dans la foulée, Moussa Faki Mahamat regrette les violences qui continuent de s’entretenir et affirme que l’UA continue d’apporter son soutien aux processus de paix de Nairobi et de Luanda pour résoudre le conflit.
« Le président de la Commission déplore profondément l’escalade continue de la violence sous toutes ses formes à l’est de la RDC. Il réitère la position de l’UA en faveur d’une solution politique globale aux défis de la paix et la sécurité dans la région. Il réaffirme son soutien aux processus de Luanda et de Nairobi dans la quête des voies et moyens d’une paix durable dans l’est de la RDC ainsi que dans toute la région des Grands Lacs », poursuit-il.
Il faut noter que les processus de Nairobi et de Luanda sont aujourd’hui au point mort. Kinshasa demeure catégorique et refuse de se mettre sur une même table avec le M23 qu’il considère tantôt comme terroriste, tantôt comme une coquille vide au service de Kigali.
Les dernières tentatives sont celles de Joao Laurenço, facilitateur désigné de l’Union africaine dans ce conflit. Le président congolais a amorcé une démarche pour permettre une rencontre directe entre Kagame et Tshisekedi.
Mais là encore, rien n’est précis. Car, l’escalade verbale entre Kinshasa et Kigali ne s’est guère estompée. D’ailleurs, le président congolais continue ses piques mordantes contre son homologue rwandais. Ce qui rend de plus en plus délicate la tentative de réconciliation entre les 2 chefs d’Etat.
Charles Mapinduzi