Le narratif sur l’affaire M23 est peut-être en train d’évoluer peu à peu. Même si plusieurs organisations régionales et internationales ont évité de pointer du doigt le régime de Kigali dans l’attaque qui a visé un camp de déplacés à Mugunga, dans la périphérie de Goma, les USA, eux, citent clairement l’armée rwandaise.
D’ailleurs, Washington a demandé au gouvernement rwandais d’enquêter sur ce drame qu’il qualifie de crime odieux. D’ores et déjà, il attribue le crime aux forces de défense rwandaises et leurs alliés.
Dans un communiqué, le gouvernement congolais a aussi accusé le régime Kagame d’avoir visé des vulnérables qui ont fui leurs villages pour tenter de se mettre à l’abri. Pour les autorités congolaises, « cet acte terroriste illustre la volonté claire du Rwanda de poursuivre ses actes constitutifs de crimes de guerre commis sur le territoire congolais ».
Kinshasa a alors demandé à Joao Laurenço, facilitateur désigné de l’Union africaine, de tirer toutes les conséquences au sujet du processus de paix de Luanda que Kigali est en train de saper.
Le régime Tshisekedi a alors menacé de se désengager de ce processus si le président angolais n’intervenait pas pour ramener au droit chemin le président rwandais.
Selon le gouvernement de la République, l’armée rwandaise sous couvert du M23 a largué 5 bombes contre 2 sites des déplacés à Mugunga (Goma). Ici, 16 personnes ont alors péri au côté de 33 blessés dont des graves.
Le chef de l’Etat congolais a toujours crié sur tous les toits pour dire au monde que la République démocratique du Congo est victime d’une agression de la part du Rwanda. Cependant, en dépit de ses nombreuses tournées à travers le monde ou encore de ses multiples réactions à la presse, Félix Tshisekedi n’a jamais réussi à décrocher le soutien de la Communauté internationale.
La semaine dernière, il a séjourné à Paris pour tenter d’obtenir de l’Elysée un soutien contre Kigali. Mais, la démarche semble n’être jamais allée plus loin qu’aux simples dénonciations.
C’est à peine que les USA ou encore la France citent le gouvernement rwandais mais n’osent prendre aucune sanction politique ou économique pour faire fléchir Kagame. Ce qui passe dans l’opinion pour un soutien hypocrite vis-à-vis du Congo.
Au pays, plusieurs voix se sont toujours élevées pour demander au dirigeant Tshisekedi de se concentrer sur des solutions purement congolaises plutôt que de compter sur l’étranger qui n’a rien apporté depuis 3 ans maintenant.
Charles Mapinduzi
