Les médias sociaux ont encore eu raison du gouvernement congolais. Lui qui est resté tout silencieux depuis 3 jours sur le carnage perpétré par les terroristes ADF sur les civils en région de Beni, a finalement sorti un communiqué ce lundi 10 juin.
À travers le ministère de la Communication et médias, Kinshasa dit condamner les attaques et promet d’accompagner les familles des victimes.
« Le gouvernement de la République condamne l’incursion, en date du 7 juin, des éléments terroristes ADF dans les localités de Masala, Mahihi et Keme, en territoire de Beni. Le gouvernement assure sa détermination à poursuivre sans relâche les opérations de traque de ces terroristes. Le gouvernement accompagne les familles dans le processus d’inhumation des victimes et assure la prise en charge des blessés dans des structures adéquates », écrit-il.
Mais, un détail de cette communication des autorités congolaises contrarie les Congolais, particulièrement les ressortissants de la région qui a été visé par les attaques.
Kinshasa dresse un bilan de 41 morts et 9 blessés alors que les corps ramassés vont bien au delà. Les sources locales ont parlé de près de 100 victimes dont certains ont été égorgés et d’autres brûlés. Il y a également des maisons incendiées et des biens pillés. Et, le nombre environne les 120 morts si l’on associe les attaques qui ont précédé.
Pourquoi donc les autorités congolaises ont été choisi de minimiser le bilan? C’est effectivement la question qui est sur toutes les lèvres.
« Un gouvernement qui essaie expressément de minimiser les chiffres de ses compatriotes tués par des rebelles étrangers sur son propre territoire, c’est quoi l’idée derrière la tête ? Parce que là, on a pas la caméra qui va filmer les officiels aux obsèques pour la consommation du monde », s’interroge un journaliste, avant qu’un internaute ne commente :
« Les chiffres font honte au régime. Si c’était des morts du M23, ils crieraient sur tous les toits parce que c’est un fond de commerce politique du pouvoir en place. Mais, comme le Rwanda ne semble pas derrière les massacres de Beni, Kinshasa se contente de donner quelques chiffres, sachant que dire la vérité exposerait son incapacité à sécuriser sa propre population ».
Il faut mentionner que cette attaque n’est pas la première. Il s’agit d’une énième depuis 2014. Sauf que les autorités congolaises ne semblent toujours pas chaudes quand il s’agit du conflit imposé par les ADF et les CODECO, les 2 groupes considérés comme les plus cruels du pays.
Charles Mapinduzi