Corneille Nanga qui a récemment rejoint l’opposition politique après avoir dirigé la CENI est devenu plus radical que les plus radicaux des opposants. Plus piquant que même Martin Fayulu dont on connaît l’intransigeance.
D’ailleurs, il est l’un de tout premiers acteurs politiques à se déclarer exilé politique suite à la situation que traverse le pays, situation qu’il n’hésite pas de qualifier de « dérive dictatoriale » instaurée par le pouvoir en place.
D’abord, il s’est montré très critique vis-à-vis de l’état de siège et de la table ronde qui a été organisée sur la question. Puis, l’ex-président ne s’est pas montré tendre envers Tshisekedi concernant l’assassinat de Chérubin Okende ainsi que pour ce qui est de la gouvernance du pays ces 4 dernières années.
Comme si cela ne suffisait pas, Nanga promet de tout déballer à la presse le 7 septembre prochain. Il convie la presse internationale à une conférence de presse au cours de laquelle il compte dire la vérité aux Congolais.
De quelle vérité s’agit-il donc ici? Seul Corneille en sait quelque chose. Toutefois, l’opinion congolaise n’a pas perdu de vue l’organisation bâclée des élections de 2018 qu’il a pilotées. On l’accuse ouvertement d’avoir craché sur le choix de plus de 100 millions de Congolais en proclamant Tshisekedi vainqueur du scrutin présidentiel, en lieu et place de Martin Fayulu. Ainsi, certains l’ont souvent attendu au tournant pour qu’il se confesse.
Est-ce de cette vérité des urnes dont il envisage parler le 7 septembre prochain ? On le redoute bien. Cependant, qu’il parle de dernières élections en RDC ou qu’il aborde un tout autre sujet, des analystes soupçonnent une main dernière l’ex-président de la Commission électorale.
Pour eux, Corneille Nanga ne prendrait jamais un si dangereux virage sans se rassurer d’être en forme à ce temps où le régime de Kinshasa ne tolère aucune voix discordante. Qui se cacherait donc derrière ? Mystère.
Pour certains, le camp Kabila pourrait bien être à la manœuvre. Car, après avoir permis à Félix Tshisekedi d’accéder au pouvoir par des méthodes non orthodoxes, les Kabilistes ont été trahis puis payés en monnaie de singe. Ceci doit-il rester impuni? Il n’est pas exclu que le FCC opère dans l’ombre pour rendre la vie difficile au fils d’Etienne Tshisekedi à l’approche de la présidentielle.
D’autres observateurs y voient également d’autres acteurs indépendants, qu’ils soient de l’opposition ou encore d’État étrangers qui veulent stopper les ardeurs du fils de maman Marthe qui tient à s’accorder un second mandat en usant de tous les pouvoirs que lui confèrent la présidence.
A ce stade, il ne s’agit que de simples hypothèses. Toutefois, la seule chose qui reste sûre, c’est que Corneille Nanga a décidé de frapper là où ça fait le plus mal. Et, dans les 4 mois précédents les élections, le régime risque d’avoir du mal à s’en sortir indemne.
Gabriel Musafiri
