Les militants acquis au changement sont en danger en République démocratique du Congo. Le régime Tshisekedi ne leur laisse aucune chance. Ceux qui osent l’ouvrir pour dénoncer les dérives totalitaires du pouvoir ou ceux qui se plaignent publiquement de la cherté de la vie au pays suite à la mauvaise gouvernance sont directement jetés entre 4 murs.
Pourtant, en prenant le pouvoir en janvier 2019, Félix Tshisekedi affirmait que des Congolais ne devraient désormais plus être arrêtés pour leurs opinions et leurs critiques parce que, disait-il alors, lui n’était pas Dieu le père.
Puis, dans la foulée, le successeur de Kabila disait regretter de constater que des citoyens qui devraient être exigeants vis-à-vis des dirigeants afin qu’ils aient accès à l’eau, l’électricité, l’emploi, le travail, les infrastructures adéquates, étaient les mêmes qui chantaient à la gloire des animateurs des institutions en dépit de défaillances observées dans la gestion de la chose publique.
Aujourd’hui, plus de 5 ans après, le dirigeant congolais est méconnaissable, de sorte qu’on est tenté de penser que, soit le pouvoir l’a enivré jusqu’à lui faire oublier toutes ses promesses, soit alors les discours qu’il a tenus à ce temps-là n’étaient que des somnifères pour endormir les Congolais afin de savoir mieux les exploiter le moment venu.
De ces jours, toutes les voix discordantes sont attaquées et étouffées dans l’œuf. Et, les plus téméraires d’entre les citoyens sont directement rattachés aux rebelles du M23 qui secouent le Nord-Kivu.
Le lundi 20 mai dernier, alors que des militants lançaient la campagne « tolembi pasi » (nous sommes fatigués de la misère) à Kinshasa, les services de sécurité sont venus se décharger sur eux, arrêtant à l’occasion, une dizaine d’être eux.
Peu avant, c’était l’activiste Gloria Sengha, l’une des leaders de cette campagne, qui a été interpellée à l’issue d’une réunion préparatoire de la manifestation qui devrait avoir lieu. Elle aussi demeure entre les mains des services d’intelligence congolais.
Mais, la saga ne s’est pas arrêtée là. Plusieurs autres citoyens viennent d’être arrêtés ce vendredi 7 juin lors d’une autre marche pacifique organisée dans le même cadre.
« Plusieurs de nos camarades sont arrêtés lors de la marche pacifique de l’acte 3 de notre campagne « tolembipasi ». Nous condamnons cette crispation de l’atmosphère sociopolitique caractérisée par la restriction de l’espace collectif et appellerons à leur libération dans un délai bref et sans condition. Au cas contraire, c’est l’ensemble de nos membres qui seront en sit-in devant les bureaux du district de Kalamu là où se trouve nos camarades en détention »,
Mais, par cette matraque, le régime est-il en train d’interdire au peuple de parler de la situation que connait le pays ? Arrêter, brutaliser, incarcérer des acteurs pro-changement va-t-il apporter de l’eau, de l’électricité, mettre fin à l’insécurité, donner de l’emploi, baisser le taux du dollar.
Pourtant, sans faire un dessin, il est clairement indiqué que plusieurs secteurs de la vie nationale sont en panne. La vie est devenue très chère et intenable aussi bien à Kinshasa que dans le reste du pays. Les prix des produits de première nécessité ont galopé à un rythme endiablé, les uns ayant même quintuplé depuis le départ de Kabila.
Charles Mapinduzi