Sous Félix Tshisekedi, doit-on toujours parler du peuple d’abord ou plutôt de l’UDPS d’abord ? Voilà la question qui taraude les esprits après une sulfureuse sortie médiatique d’Augustin Kabuya, secrétaire général du parti au pouvoir, informateur désigné par le chef de l’État en prélude de la sortie du prochain gouvernement.
Au moment même où le peuple crie misère, l’économie est patauge, la guerre déchire l’est et les déplacés crèvent de faim et de maladie, le no 1 de l’UDPS a décidé de jeter le pavé dans la marre, comme pour mentionner que le pouvoir est de l’UDPS, par l’UDPS et pour l’UDPS.
En marge d’une matinée politique à Kinshasa le 10 mars dernier au siège du parti, Augustin Kabuya n’a pas tari d’éloges à Félix Tshisekedi pour ses grandes réalisations en faveur de cette formation politique, dit-il.
Parfois par des termes qui sortent du lexique ordinaire, le secrétaire général a qualifié de sorciers et de menteurs ceux qui refusent de reconnaître les hauts faits du président congolais en faveur de l’UDPS. Celui-ci a alors fait mention d’une dotation exceptionnelle en véhicules des membres du parti qui, avant 2019, n’étaient que de simples piétons.
« 80% de nos membres [de l’UDPS] étaient des piétons. Mais, sous Félix Tshisekedi, les véhicules se remplissent ici. Vous gardez aujourd’hui des véhicules ici et même derrière. Avant, ça n’existait pas », a-t-il débité.
Puis, à travers un parallélisme qui vous laisse une chair de poule, Kabuya jette des fleurs à Félix Tshisekedi qui a pensé à son parti politique mieux que Joseph Kabila pour le PPRD.
« Kabila a fait 18 ans au pouvoir, il n’a jamais fait pour le PPRD ce que Félix Tshisekedi a fait pour l’UDPS. Applaudissez pour lui », a renchéri le successeur de Jean-Marc Kabund-a-Kabund.
Une position qui a suscité un vrai tollé dans l’opinion. Des internautes ont rappelé le caractère tribal, exclusionniste et gourmand qu’on reproche souvent au régime. D’ores et déjà, à quelques jours de la sortie du nouveau gouvernement, l’UDPS se targue de mériter la primature et l’Assemblée nationale en défaveur d’autres forces politiques de l’Union sacrée qui ont largement contribué pourtant à la réélection de Félix Tshisekedi.
Charles Mapinduzi
