La peur a déjà changé de camp. Depuis le début de la campagne électorale, la mouvance au pouvoir s’est rendue compte des évidences. De l’Ouest à l’Est du pays, Félix Tshisekedi s’est vu désavoué et rejeté alors qu’il tient à obtenir un second mandat.
Les chocs provoqués sont notamment liés à cette vertigineuse mobilisation de la part de Moïse Katumbi, même dans les zones fortement tenues par des partisans du président sortant. Par exemple, le candidat no 3 a fait carton plein au Sud-Kivu alors que cette province était supposée acquise à Kamerhe, Lukwebo, Nyakeru, Aimé Boji, etc.
Puis, le couteau a été remué dans la plaie quand l’ex-gouverneur soutenu des mains de maître par ses alliés Seth Kikuni, Matata Ponyo, Delly Sesanga, Franck Diongo, Jean-Claude Vuemba, est allé s’imposer et continue de s’imposer sur la terre de Jean-Pierre Bemba qui, hier, était considéré comme indéboulonnable dans l’ex-Équateur.

Une démonstration magistrale a été faite à Gemena le lundi dernier. Des Congolais de la place ont juré amour et fidélité à l’opposant qu’ils ont promis de porter à la tête de l’Etat. Pour nombre d’observateurs, le président du MLC a été déplumé par Moïse Katumbi et cela indique que Tshisekedi ne peut pas compter sur ses alliés qui risquent de pas lui apporter grand chose.
Et, face à ces incertitudes et ces craintes, des Tshisekedistes se sont mobilisés pour rendre la vie difficile au président d’Ensemble pour la République lors du tour de Lisala, toujours dans la même zone : les effigies de l’opposant ont été déchirées, le podium vandalisé, aucune sécurité assurée comme cela devrait avoir lieu.
Face à cette confusion, Moïse Katumbi a même dû délocaliser son meeting dans un endroit plus rassurant. Et, en dépit de toutes ces tentatives, le no 3 à la présidentielle a tenu son meeting et a rappelé les promesses non tenues du régime. Il a félicité les Congolais de ce coin qui ont récemment rappelé à Félix Tshisekedi qu’il n’a rien construit à Lisala, même pas de simples toilettes.
Il faut dire qu’à l’approche du 20 décembre, les choses se précisent de plus en plus. L’Union sacrée qui s’espérait bien installée dans l’opinion et au pays est en train d’être désillusionnée et craint l’issue des scrutins qui, jusqu’ici, donnent des signaux qui ne trompent pas en faveur de l’opposition.
Charles Mapinduzi