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Campagne électorale en RDC : face au désaveu populaire à Kindu, Félix Tshisekedi se sent désabusé aux cris de « libérer Kalonda », « voleur », « on votera Katumbi », « baissez le taux du dollar », « notre argent RAM »

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Nouveau baptême de feu pour Félix Tshisekedi. Après avoir raté le côche dans le Kongo Central où il s’est retrouvé en face des Congolais qui lui ont rappelé ses nombreuses promesses non tenues, le président sortant aura regretté pourquoi il s’est rendu à Kindu dans le Maniema.

Car, là encore, le successeur de Kabila en a eu pour son compte. Hormis quelques militants de l’Union sacrée, Félix Tshisekedi s’est retrouvé dans la fosse aux lions. Les Congolais de Kindu ne lui ont donné aucun répit. Des observateurs estiment qu’il s’agit du résultat d’un mauvais casting de l’équipe du chef de l’Etat.

D’abord, en 5 ans de son mandat, Félix Tshisekedi a totalement oublié cette province qu’il n’a osé visité un seul instant. Ce n’est en venant solliciter un second mandat que celui-ci s’y est rendu. Quoi de plus normal que les habitants de la contrée lui renvoient l’ascenseur.

Ensuite, le Maniema est l’une, sinon la première province acquise à l’opposition. Matata Ponyo y est originaire et leader incontournable. Ce dernier a pourtant choisi d’accompagner Moïse Katumbi et est resté très critique vis-à-vis de la gouvernance de l’Union sacrée. Ce qui, dans les faits, présageait que Félix Tshisekedi ne pouvait s’y sentir sur un terrain conquis.

Mais, il n’y a pas que Matata Ponyo. Le Maniema est aussi l’entité de Salomon Idi Kalonda, ce bras droit de Moïse Katumbi jeté injustement en prison par le régime Tshisekedi. Dans cette partie du pays, SK Della est une icône mobilisatrice.

Par ailleurs, il y a Ramazani Shadari. Même si le Kabiliste ne prend par aux élections, il a un encrage redoutable dans sa province d’origine. En 2018, alors qu’il est désigné dauphin de Kabila, il a perdu la présidentielle face à Félix Tshisekedi. Puis, ce dernier a brisé la coalition qui lui permettait d’être en communion avec son prédécesseur. Pourtant, toucher à Kabila, c’est toucher à Shadari, c’est toucher aux Congolais du Maniema.

Bien plus, loin de ces considérations politiques, le président sortant est trahi par son bilan. Dans le Maniema, comme dans la plupart d’autres provinces, il n’a rien fait. Au contraire, il a réussi à égrener des centaines de promesses qu’il n’a pas réussi à tenir.

Partant de toutes ces considérations, les citoyens de Kindu se sont montrés très hostiles à lui. Ils ont exigé la libération de Salomon Kalonda, ils ont demandé la restitution des frais ponctionnés par la taxe RAM. Ils se sont plaints de la dépréciation de la monnaie nationale puis ont tranché qu’ils voteraient pour le no 3 à la présidentielle.

Félix Tshisekedi n’en est pas revenu. Cette deuxième étape de sa campagne électorale a même été pire que celle qui l’a entamée dans le Kongo Central. Et, on redoute qu’il connaisse des déboires similaires dans d’autres entités compte tenu de son bilan qui est loin d’être reluisant.

Charles Mapinduzi

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