Baptême de feu pour le candidat de l’Union sacrée qui est arrivé à Goma le dimanche 10 décembre dernier lors de sa première étape au Nord-Kivu.
Félix Tshisekedi qui espérait mobiliser dans la ville volcanique supposée acquise en sa cause étant donné que les principaux leaders du Nord-Kivu ont rejoint le pouvoir, a été désillusionné.
D’abord, comme dans ses habitudes de ces derniers jours, le président sortant a choisi de faire ses meetings la soirée. Ce qui a fait que certains habitants de la ville qui l’attendaient depuis 8h se sont vus abattus et ont décidé de rebrousser chemin.
D’autre part, les Gomatraciens qui ont en mémoire l’incompétence du régime ont boudé l’appel des leaders politiques de la mouvance au pouvoir qui ont appelé la population à réserver un accueil spécial à Félix Tshisekedi.
On ne le rappellera pas assez : le Nord-Kivu est une province martyre. Elle fait face à une insécurité qui ne dit pas son nom mais que le pouvoir n’a pas réussi à juguler en dépit de nombreuses promesses qui ont été faites.
C’est également au Nord-Kivu (y compris l’Ituri) où Félix Tshisekedi a décrété un état de siège improductif mais qu’il a maintenu contre le gré des Congolais de la contrée. Ces derniers ont dénoncé les tracasseries dont ils ont été victimes de la part de l’Etat mais Kinshasa a fait la sourde oreille.
Par ailleurs, le M23 est aux portes de la ville. Mais, au lieu de mettre des bouchées doubles pour imposer la paix dans la région, Tshisekedi semble perdu dans des voyages inutiles à travers le monde ou encore dans la jouissance totale à Kinshasa alors que les citoyens de Rutshuru, Masisi et Nyirangongo connaissent un vrai chemin de la croix.
Bien plus, un peu plus au nord de la province, à Butembo et Beni, les ADF n’ont pas arrêté de liquider les Congolais à coup d’armes blanches et à feu. Le successeur de Kabila qui est arrivé au pouvoir alors que la situation n’était pas aussi grave a laissé cette criminalité dégénérer de sorte que l’ADF a fait plus de victimes en peu de temps qu’il ne l’avait fait en 5 ans avant l’arrivée de Tshisekedi.
C’est donc dans ce contexte que le candidat no 20 à la présidentielle se pointe au Nord-Kivu et devrait se rendre à Beni et Butembo ce lundi 11 décembre. Ce qui s’est passé à Goma, avec un stade Afia quasi-vide n’est que la conséquence d’une mauvaise gestion de l’Union sacrée.
La population du Nord-Kivu qui se souvient également de plus de 50 adeptes de la secte Wazalendo tués fin août dernier à Goma par le régime, ne pouvait être disposée à accueillir avec chaleur Félix Tshisekedi. Ainsi a-t-il fini son meeting dans la ville volcanique avec sa courte honte et son derrière en feu.
Charles Mapinduzi
