Les élections sont bien loin derrière les Congolais en République démocratique du Congo. Mais, on n’a pas encore perdu de vue les nombreuses promesses faites aux citoyens par ceux qui détiennent aujourd’hui le pouvoir dans le pays.
Lors de ses tournées électorales en décembre 2023, Félix Tshisekedi s’est particulièrement montré un homme nouveau, prêt à changer où les choses n’ont pas marché. D’ailleurs, sans se voiler, le dirigeant congolais avait promis la consolidation des acquis, tout en évitant de reprendre les erreurs du pays.
Un engagement qui passait pour une parole d’honneur d’un chef d’État qui était sur le point de décrocher son second mandat.
Par exemple, sur le plan sécuritaire, il promettait une réponse corrective au régime de Kigali qui a armé le M23 qui déstablise le Nord-Kivu. Depuis, plus rien. Félix Tshisekedi avait également garanti qu’après « ma réélection, je ferai le tour des provinces pour vous remercier ». Mais, à la place, il a choisi de ne visiter que l’étranger.
Toutes ces promesses fallacieuses rappellent bien, en effet, la fable du loup qui a promis aux moutons de cesser d’être carnivore s’il était élu roi de la forêt. Un récit qui décrit parfaitement le caractère des acteurs politiques congolais qui se servent du peuple comme tremplin afin d’accéder à ce dont ils rêvent grâce à la démagogie et le mensonge.
Que dire? Le loup, candidat à l’élection du roi de la forêt, promet aux moutons de devenir végétarien s’il est élu. Cette stratégie électorale soulève plusieurs questions et réflexions :
- Les intentions du loup : sincérité ou manipulation ? Le loup est-il réellement prêt à changer son régime alimentaire et à coexister pacifiquement avec les moutons ? Ou s’agit-il d’une simple stratégie pour gagner leur voix et accéder au pouvoir ?
- Exploiter la peur des moutons : les moutons, conscients de leur vulnérabilité face aux prédateurs, vivent dans une peur constante d’être attaqués. En se présentant comme un loup « pacifiste », le loup exploite cette peur pour obtenir leur vote.
- Manipuler la perception des autres animaux : la promesse du loup d’adopter un régime végétarien pourrait également influencer la perception des autres animaux de la forêt. Il pourrait être vu comme un leader progressiste et soucieux du bien-être de tous, ce qui pourrait lui valoir le soutien d’autres groupes d’animaux.
- Historique de prédateur : le loup est un carnivore par nature, et son instinct de chasse est ancré en lui. Est-il possible pour un animal de changer si radicalement son comportement ? Il n’a jamais démontré de volonté de changer ses habitudes alimentaires auparavant. Il n’y a aucune raison de croire qu’il le fera une fois élu.
- La position des moutons : naïveté ou pragmatisme ? Les moutons sont-ils naïfs de croire le loup sur parole ? Ou sont-ils pragmatiques et prêts à prendre le risque de voter pour le loup en espérant un changement positif ?
Manque d’alternatives ? Les moutons ont-ils d’autres candidats viables pour le poste de roi ? Sont-ils contraints de voter pour le loup par défaut ?
- Les conséquences potentielles : cohabitation pacifique ou conflit accru ? Si le loup tient sa promesse, cela pourrait conduire à une ère de paix et de prospérité pour la forêt. Cependant, s’il ment, les moutons pourraient se retrouver en danger et la forêt pourrait sombrer dans le chaos.
En un mot comme en mille, ces questionnements reflètent la réalité congolaise. Non seulement les dirigeants mais aussi les Congolais électeurs. Les derniers événements électoraux et ce que vit aujourd’hui le Congo en sont une vraie illustration.
Charles Mapinduzi
