En République démocratique du Congo, les conclusions rendues par la justice congolaise dans l’affaire Chérubin Okende ont choqué plus d’un. La plupart trouvent invraisemblables les résultats de l’autopsie et concluent que tout a été trafiqué.
« Point de doute. La thèse fumigène du procureur ne convainc ni ne rassure. Elle ne répond pas à la question principale, à savoir pour quelles raisons et dans quelles circonstances le défunt a trouvé la mort. Elle semble en effet plus proche du théâtre que de la réalité », commente André Claudel Lubaya.
L’ex-député national balaie d’un revers de la main la thèse du suicide que le procureur a avancé, mettant au devant le fait que l’ancien ministre des Transports chérissait la vie et ne pouvait se suicider par plusieurs balles avec un fusil AK-47 pour aller garer sa voiture alors qu’il était déjà mort.
Puis, à lui de s’interroger : où sont les conclusions de l’autopsie? Que sont devenus son garde du corps et son chauffeur qui étaient mis en détention comme premiers suspects? Qu’ont-ils dit dans leurs dépositions ? Qui d’autre a été entendu, en dehors des membres de sa famille, dans le cadre de l’enquête ? Qui d’autre est soupçonné, dans le cadre de l’enquête ?
Partant de ces questions sur lesquelles aucune lumière n’a été faite, Claudel Lubaya soutient que l’annonce de la justice est venue confirmer les affirmations selon lesquelles les autorités congolaises y sont pour quelque chose dans l’assassinat de l’opposition.
« Q
Puis, comme pour s’adresser à Félix Tshisekedi qui a accusé la justice congolaise d’être malade, Claudel Lubaya note que celle-ci l’est du fait du magistrat suprême qui a fait d’elle un outil pour satisfaire ses besoins personnels, plutôt que d’en faire un instrument pour asseoir un État de droit
« La justice n’est pas malade d’elle-même. Elle l’est du fait de son chef suprême qui l’infantilise et la manipule en sa guise pour en faire son outil de puissance personnelle et son arme de chantage au service de la terreur », renchérit l’opposant.
Au regard de ce qui précède, Lubaya estime que l’affaire Okende est un mauvais signe pour la nation qui accentue la fragmentation et compromet toute perspective de réconciliation.
Charles Mapinduzi
