Est-on dans un cercle vicieux ? Comme par le passé, 5 groupes armés se sont engagés à déposer les armes et à arrêter les hostilités dans l’Ituri. Avant d’en arriver là, ils sont été invités à Kinshasa par les autorités congolaises et ont été reçus par Félix Tshisekedi.
Le ministre de la Défense qui était à Bunia, chef-lieu de l’Ituri, a supervisé la signature. Ces milices sont le FRPI, l’autodéfense des communautés victimes de l’Ituri, la CODECO, le Mapi et le FPIC. Ils sont impliqués dans des cruautés innommables, résumées en des attaques contre des villages et des sites des déplacés, des viols, des incendies des maisons, des pillages, des enlèvements, des tortures, etc.
L’acte posé en présence de Jean-Pierre Bemba semble ramener la contrée dans une sorte de cercle vicieux, une sorte de tour à rond. Car, des engagements similaires ont plusieurs fois déjà été signés par les mêmes groupes mais les résultats n’ont jamais été là.
Par exemple, en 2022, les mêmes milices ont participé au dialogue de Nairobi avec le gouvernement congolais. En présence du facilitateur Uhuru Kenyatta, ils ont promis de mettre fin aux horreurs et d’emprunter la voie de la paix. Mais, dès leur retour au pays, ils ont intensifié les attaques et sont devenus plus cruels.
On rappellera que comme le Nord-Kivu, l’Ituri est également en proie aux violences depuis des décennies. Outre les ADF qui sont étrangers ou encore quelques provocations de l’armée soudanaise, la plupart des groupes armés dans cette entité sont locaux.
Ces derniers, à tord ou à raison, disent protéger leurs ethnies respectives mais leur agissement est souvent totalement en dehors des règles. La CODECO, par exemple, est la plus cruelle. Elle va jusqu’à incendier des camps de déplacés et à tuer des innocents qui ont fui les combats et qui se sont réfugiés dans ces endroits.
Charles Mapinduzi
