L’espoir n’aura été que de très courte durée pour les Kinois. Eux qui espéraient que l’opération mixte FARDC-PNC soit une solution à la criminalité urbaine imposée notamment par les enfants de la rue dits « kuluna » sont aujourd’hui désillusionnés.
Au lieu de venir mater cette insécurité dans la capitale, l’opération panthère noire en a davantage créé. Et, curieusement, les premiers responsables proviennent des services de sécurité, ceux-là même qui sont sensés être un sauvetage pour les citoyens de la ville.
Il y a peu, ces agents impliqués dans des patrouilles armée-police ont été pointés du doigt dans l’assassinat d’une mère et son jeune fils. Madame Francine Ntumba Kankonde et son fils aîné Mukeba Tshilomba Sarif Ismaël sont déjà morts mais personne n’est jamais inquiété alors qu’il est clairement établi que des policiers sont auteurs de leur assassinat.
Ces jours, dans la capitale, des témoignages de plus en plus persistants chargent les agents de l’ordre. Plutôt qu’ils fassent leur travail, ces derniers sont directement impliqués dans l’extorsion, les intimidations, la brutalité contre des civils, des arrestations arbitraires, etc.
C’est d’ailleurs le regret partagé par Jean-Claude Katende de l’ASADHO. Au regard des faits, il encourage les Kinois à dénoncer publiquement pour que les décideurs remettent sur le droit chemin tous ces agents cités dans l’incivisme.
« Les patrouilles mixtes police et armée, à Kinshasa, deviennent un calvaire alors que la mesure a été prise pour sécuriser la ville. Plusieurs habitants des communes de Ndjili et Kimbanseke se plaignent des actes inciviques de ces équipes de patrouille. Elles ramassent en masse des citoyens qui rentrent chez eux le soir, les embarquent dans leurs véhicules. Elles se promènent avec eux par ici et par là. A la fin, ils les libèrent tard après avoir pris tout ce qu’ils avaient sur eux( provisions, argent, téléphones…). Je demande à tous ceux qui ont déjà été victimes de ces patrouilles de les dénoncer pour que les autorités lisent et prennent des mesures qu’il faut. C’est par le courage qu’on sauve la nation », lance-t-il.
Lancée sous l’égide de Peter Kazadi, ministre congolais sortant de l’Intérieur, en collaboration avec les responsables sécuritaires de la capitale, l’opération panthère noire s’est fait comme objectif de mettre fin à la criminalité dans la ville.
Depuis des années, la capitale congolaise est confrontée au phénomène kuluna que les autorités n’ont jamais réussi à mater en dépit de plusieurs tentatives dont la déportation des centaines d’enfants de la rue à Kanyama-Kasese pour des travaux manuels.
La crise socio-économique s’est tellement accrue aussi bien à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays que de jeunes citoyens n’ont pas le choix que celui de se déverser dans la rue.
Charles Mapinduzi
