Au lendemain de la mutinerie menée contre Moscou par Progojine, Christo Grozev, chercheur sur des questions russes, avait prévenu : « Dans 6 mois, soit Progojine sera mort, soit il y aura un 2e coup d’Etat ».
Et, avant même que les 6 mois ne soient entièrement consommés, le patron du redoutable groupe paramilitaire russe Wagner est annoncé mort après le crash d’un avion russe à bord duquel se trouvaient 10 autres personnes.
Si pour l’instant rien n’établit que le drame a été provoqué, des observateurs redoutent que le coup ait sciemment été monté par le Kremlin pour arrêter les ardeurs de Progojine qui se présentait, lentement mais sûrement, comme une vraie menace contre la sécurité et le pouvoir de Moscou.
On se souvient qu’après la tentative d’envahir la capitale russe, les mercenaires Wagner s’étaient finalement stoppés à quelques kilomètres de la capitale moscovite. En réaction, Vladimir Poutine avait qualifié Prigojine de traite. Or, tout le monde sait ce qu’on fait aux traîtres en Russie : « Je suis sûr que Poutine veut sa mort mais il ne peut pas encore le tuer », ajoutait le chercheur.
Poutine avait promis une réaction punitive contre son propre chien de guerre. Faut-il donc parler d’un accident ou d’un assassinat?
« Connaissant la logique du pouvoir russe, il ne serait pas étonnant que Vladimir Poutine ait fait sien cet adage qui dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. La mort de Progojine n’étonne pas grand monde dans la mesure où il avait démontré lors de sa marche sur Moscou que le monstre qu’il était pouvait échapper à tout moment à son créateur », écrit un internaute.
En effet, la tentative du patron de Wagner de marcher sur Moscou était aussi bien risquée que suicidaire. Surtout que sa mutinerie a été enregistrée à une période cruciale où la Russie est en guerre contre l’Ukraine et qu’elle porte sur ses épaules la terrible pression occidentale.
Que Progojine ait tenté d’échapper au contrôle du Kremlin à ce moment délicat ne pouvait pas rester impuni. Si sa démarche était allée plus loin, Poutine aurait perdu en terme de crédibilité sur le plan international. Ses ennemis internes et externes auraient profité de cette mutinerie pour poignarder le président russe dans le dos.
Ainsi, pour renforcer la terreur dans son entourage, Poutine aurait légitimement bien décidé d’agir pour donner une leçon aux futurs traîtres dans ses rangs. Sans doute qu’après la mort du patron de Wagner, Vladimir Poutine aura réussi à se faire craindre plus que jamais auparavant.
Gabriel Musafiri