S’achemine-t-on peu à peu vers une dérive dictatoriale en République démocratique du Congo sous Félix Tshisekedi ? C’est la question que nombre de Congolais se posent au moment où les libertés fondamentales sont de plus en plus restreintes au pays.
Des opposants sont directement ciblés. Allusion faite ici à Salomon Idi Kalonda, Mike Mukebayi et Jean-Marc Kabund notamment qui croupissent en taule. D’autres sont interdits de se mouvoir et d’autres encore sont visées par des procédures judiciaires. Par ailleurs, ce sont des forces vives dont des journalistes qui sont dans le viseur.
Il y a peu, c’est Peter Tiani de TV Perfect qui a été interpellé puis relâché. Elysée Odia de Yabisonews s’est dit très menacée. Aujourd’hui, c’est Stanis Bujakera d’Actualité.cd qui vient d’être précipité à la prison centrale de Makala. Ce, en dépit de très nombreuses dénonciations venant même des ONG internationales.
Décidément, les autorités congolaises se moquent éperdument de ces craintes exprimées par nombreux citoyens congolais sur le fait que la démocratie est en train d’être mise en mal. Malheureusement, ces attitudes se sont accentuées au moment même où le pays s’approche d’un virage important, celui des scrutins.
Pour l’opposant Delly Sesanga, Félix Tshisekedi a promis de faire de la République démocratique du Congo, l’Allemagne de l’Afrique. Cependant, constate-t-il, le Congo est plutôt en train de se diriger vers l’Allemagne d’Hitler, celle du nazisme, celle de la tyrannie, celle qui faisait peur.
« À défaut de faire de la RDC l’Allemagne de l’Afrique, le régime Tshisekedi réussira peut-être à en faire la résurgence de l’Allemagne d’Hitler », écrit-il.
Ces appréciations ne sont pas anodines. Tout semble indiquer que bon nombre de Congolais sont déçus par la gouvernance de Félix Tshisekedi qui, issu de la plus vieille formation politique de l’opposition, prend des allures d’un dictateur au fil du temps.
L’opposant Sesanga interpelle Félix Tshisekedi, tout en prédisant des scrutins-sanctions en décembre 2023.
« Le rôle du chef de l’État est d’être le garant de la sécurité de ses compatriotes, de l’intégrité de la nation et du respect de l’État de droits et des institutions. J’avais dénoncé en son temps les propos dangereux du pouvoir qui offrait une forme d’impunité à l’appareil répressif du pays. L’histoire et le peuple jugeront. Une occasion nous en sera donné en décembre prochain », dit-il.
Il faut le dire, une intolérance politique qui ne dit pas son nom est en train de s’encrer au pays. Ceux qui ne partagent pas l’idéologie du régime sont soit ciblés par des Tshisekedistes, soit traqués par la justice.
Charles Mapinduzi