La démocratie en République démocratique du Congo est terriblement sur une pente très glissante. Félix Tshisekedi qui se veut désormais Dieu le père sur la Terre ne tolère plus aucune voix contradictoire. Dans le pays, de plus en plus, la répression, les arrestations, les intimidations, les matraques s’installent comme le seul mode de gouvernance face à une opposition qui essaie de se reconstituer.
L’une de dernières victimes de ces méthodes gendarmes d’un pouvoir réputé sans bilan est Seth Kikuni. Jusqu’ici, le président du parti Piste pour l’Emergence était encore l’un des rares opposants qui essayaient d’élever la voix dans le pays, à ses risques et périls.
Pour le faire taire comme c’était déjà le cas pour Jean-Marc Kabund et Mike Mukebayi, le régime a décidé de son arrestation. Et, pour justifier sa dérive, le pouvoir de Félix Tshisekedi a mis sur le dos de Seth Kikuni des accusations créées de toutes pièces : propagation de faux bruits et incitation à la désobéissance civile alors que tous les Congolais sont témoins des propos tenus par l’opposition et qui n’ont rien de tel.
A la présidence de la République, une indiscrétion affirme à Partisan-rdc.net qu’il ne sera nullement question de lâcher cette opposant. En cause, la démarche qu’il a initiée avec Claudel Lubaya, un autre opposant en exil, celle d’unifier les forces politiques acquises au changement fait très mal au pouvoir.
Félix Tshisekedi redoute que l’initiative aille plus loin et qu’elle devienne une vraie épine sous ce pied alors qu’il a réussi à faire taire tous ceux qui ne sont pas de son obédience politique.
Face aux inquiétudes, le régime a décidé de décapiter le mouvement en jettant derrière les barreaux l’un de ses principaux meneurs qu’est Seth Kikuni.
Toujours à en croire la même indiscrétion, Kinshasa ne compte se limiter à la seule arrestation de Seth Kikuni. Il redoute que sa présence en prison soit également gênante. L’objectif est finalement de le voir mort, plutôt que vivant.
Déjà, à l’Agence nationale des renseignements où Kikuni est coffré depuis 2 semaines, il a été victime insupportables tortures qui ont laissé des traces sur son corps. Aussi, malgré son état de santé qui n’arrête d’aller de mal en pis, Seth Kikuni n’est ni autorisé à voir ses médecins ni à avoir accès à ses médicaments.
Selon les avocats de l’opposant, ce dernier a plusieurs fois demandé une liberté provisoire sous caution justifiée par son état de santé et par l’absence d’indices sérieux de culpabilité, par le fait qu’il est une personnalité connue ainsi que par le fait que sa résidence est connue mais la Chambre du conseil l’a rejeté.
La crainte dans l’opinion s’accroît ainsi de plus en plus. Tout semble déjà fait pour que Seth Kikuni soit le second Chérubin Okende froidement assassiné par le régime Tshisekedi.
Charles Mapinduzi