Dans l’est de la République démocratique du Congo, les troupes gouvernementales tentent de stopper la progression du M23 devenu presqu’inarrêtable.
En effet, la semaine dernière n’a pas du tout été rose pour les soldats congolais qui ont perdu d’importantes agglomérations; ce qui a permis aux assaillants de percer dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu) pour la toute première fois depuis le début de l’invasion du pays par ce groupe armé pro-rwandais.
De ces jours, les entités de Kanyabayonga, Kirumba, Kayna ou encore Kaseghe sont contrôlées par les troupes rebelles. Le grand verrou est constitué autour de la localité d’Alimbongo où l’armée congolaise appuyée par les jeunes résistants Wazalendo opposent une résistance à l’ennemi.
Cependant, les conditions des combattants FARDC lèvent un bouclier de critiques contre les autorités congolaises. Des internautes attaquent Kinshasa qu’ils accusent de prendre la menace à la légère.
En cause, après la prise de Kanyabayonga, Kirumba et Kayna par le M23, face à l’insuffisance des moyens de locomotion, le général Chiko Tshitambwe, commandant de l’axe nord, a été contraint de perquisitionner des taxis-motos pour déployer des troupes sur le champ de bataille.
Des vidéos ont aussitôt envahi les réseaux sociaux et les témoignages sont pitoyables. Par ailleurs, la prise en charge alimentaire des soldats congolais pose également problème. Des biscuits et du jus pour les nourrir laissent perplexe et enflamment la toile.
« Nous aimons beaucoup notre pays. Nous serons heureux quand les FARDC, la seule armée sur laquelle nous comptons, prendra de l’ascendance sur l’ennemi. Mais, entre nous soit dit : comment peut-on expliquer que nos soldats soient envoyés au combat à motos ou nourris de biscuits dans une guerre d’une telle ampleur? Comment veut-on qu’on gagne la guerre dans un tel contexte? Félix Tshisekedi est-il vraiment conscient de cela », s’interroge un ressortissant du Nord-Kivu.
Et, à un autre de renchérir :
« Je pense que les FARDC sont la plus grande force militaire d’Afrique. Avec les conditions qui sont les leurs, il n’y a point de doute. Mais, c’est clair que les politiciens qui nous dirigent n’aiment pas ce pays. On laisse filer Nicolas Kazadi impliqué dans un détournement de plus de 3000 millions alors que l’armée vit dans ces conditions. Vraiment pathétique ».
Les conditions sociales de l’armée congolaise ont toujours fait débat, y compris leur équipement. Nombre d’observateurs soutiennent souvent que la fin de l’insécurité et l’imposition de l’autorité de l’Etat passent par un travail de fond où la défense sera au centre de l’action gouvernementale.
Car, c’est généralement au prix des sacrifices incommensurables que les soldats congolais combattent aussi bien contre les groupes armés locaux qu’étrangers dont le M23, les ADF, les CODECO, les Zaïre, etc.
Charles Mapinduzi