« Le peuple d’abord » était le slogan phare de l’actuel parti au pouvoir jadis à l’opposition. Depuis son avènement à la tête du pays, l’expression a totalement disparu des lèvres. Est-ce à dire que les gestionnaires actuels de l’Etat sont conscients d’avoir perdu le repère, celui de jouir le peuple et faire de la RDC une nation prospère et émergente ?
Dans la perspective d’Omer Nsongo die Lema, les détournements en cascade super-médiatisés parfois dénoncés par des membres du pouvoir eux-mêmes en disent déjà long sur la gouvernance de Félix Tshisekedi.
Pour cet analyste politique, « dénoncer les forfaitures qui se commettent dans la gouvernance institutionnelle est une chose. En évaluer et réduire l’impact sur le fonctionnement des institutions en est une autre », avance-t-il, estimant que toutes les campagnes médiatiques entretenues par des membres de l’UDPS au sujet de détournements ne viennent que peindre l’image de la gestion tshisekediste.
Ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux, dit-il, avec grand battage médiatique, a de quoi susciter l’interrogation sur la capacité, à défaut de la volonté, du chef de l’Etat d’exercer son leadership sur ses proches.
« Chose infâme, cette frénésie a enrichi la terminologie politique kinoise d’expressions « frappe », frappologie, frappocratie ».
Les Congolais sont-ils victimes d’une frappe de l’UDPS? Le parti présidentiel avait-il finalement vendu du vent au peuple ? C’est en tout cas le moins qu’on puisse dire aujourd’hui, tant les citoyens ne se retrouvent pas dans sa gouvernance à double vitesse.
En seulement 6 ans, des Congolais ont fini par réclamer le retour de Joseph Kabila qu’ils ont pourtant chassé mais qu’ils ont fini par préférer à Félix Tshisekedi.
Les scandales financiers qui se succèdent mais dont les auteurs restent impunis passent pour une preuve indubitable que le pouvoir en place veut se servir. D’où, « le ventre d’abord », à la place du « peuple d’abord ».
« Les chiffres s’alignent par dizaines et centaines de millions de dollars américains au point de dépasser des milliards. On a l’impression que sous le fameux vocable « changement », l’UDPS n’a en réalité vendu que du vent aux Congolais pendant ses 37 ans d’opposition », regrette Omer Nsongo die Lema.
Ce dernier est d’avis que le second mandat de Félix Tshisekedi a, lui aussi, déjà démarré très mal. Car, les détournements et la corruption sont des facteurs majeurs de la détérioration du climat des affaires.
« Inutile alors de compter sur de nouveaux investissements de la part de ceux qui sont tentés de le faire ou de le refaire. Pas d’investissements veut dire réduction des recettes budgétaires et augmentation du chômage. Réduction des recettes budgétaires veut dire impossible majoration de rémunérations du personnel de l’Etat, impossible capacité d’assurer l’effort de guerre », dit-il.
Pour l’analyste, cette gestion opaque ne va pas tarder à réveiller la grogne sociale, terrain favori de toutes les oppositions en démocratie.
Charles Mapinduzi