Le départ du pouvoir de Mohamed Bazoum à Niamey par coup d’État en juillet 2023 aura totalement chamboulé les relations entre le Niger et les États occidentaux.
Dans l’esprit des putschistes, le président déchu incarnait la France et était le représentant de Paris au Niger, au détriment des Nigériens. Ainsi, tout comme le Mali et le Burkina Faso, dans le grand souci de s’affranchir du carcan occident, les nouveaux dirigeants avaient aussitôt choisi de couper le pont entre Niamey et Paris.
Après avoir tourné le dos à la France, la junte a également décidé de débouter les États-Unis dans leur coopération militaire bilatérale qui était en cours depuis 2012.
Pourtant, 3 jours plus tôt, de hauts responsables américains conduits par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines ont séjourné à Niamey pour tenter de baliser le terrain en faveur d’une nouvelle coopération avec les putschistes que Washington condamnaient au départ. Mais, le président Abderrahmane Tiani les a renvoyés balader en refusant de les recevoir, de sorte que ces derniers ont décidé de rebrousser chemin.
Dans un communiqué à la radio-télé nationale locale, le général-président a déclaré que « la décision de rompre l’accord avec les États-Unis avait été prise en toute responsabilité et en tenant compte des aspirations et des intérêts du peuple nigérien ».
Pour le chef de l’Etat nigérien, cet accord de coopération militaire avait été injustement imposé par les USA via une simple note verbale le 6 juillet 2012, soulignant que la présence militaire sur le territoire nigérien était illégale et violait toutes les règles constitutionnelles et démocratiques.
Pour rappel, le coup d’État de 2023 au Niger est intervenu le 26 juillet 2023 lorsque le président Mohamed Bazoum a été pris en otage puis séquestré dans le palais présidentiel par des militaires de la garde présidentielle, tandis que l’armée encerclait le bâtiment et menaçait de donner l’assaut pour délivrer Bazoum.
Depuis la prise du pouvoir par la junte, le pays a semblé se tourner vers la Russie au détriment de la France et des USA.
Charles Mapinduzi