Comme souvent dans ses habitudes, Félix Tshisekedi s’est de nouveau plaint de la situation sécuritaire dans son pays.
Le 22 janvier dernier, alors qu’il recevait Jérémie Robert, le nouveau « Monsieur Afrique » d’Emmanuel Macron, le président congolais a encore rappelé le rôle que jouait le régime de Kigali dans la déstabilisation du Nord-Kivu via le M23.
Pendant plus d’une heure et demie d’échanges, les 2 personnalités ont froidement abordé la question. Cependant, à en croire notre source, Félix Tshisekedi a regretté la timidité que Paris affiche vis-à-vis du conflit que Kagame a sciemment créé dans l’Est.
« Cela fait plusieurs mois que l’entourage de Tshisekedi s’agace du fait que Paris, à la différence de Washington, ne se montre pas, à son sens, suffisamment critique à l’égard du Rwanda et de son soutien aux rebelles du M23 », note-t-on.
Effectivement qu’Emmanuel Macron est resté évasif sur le dossier. Récemment en séjour à Kinshasa puis à Kigali, le président français a évité de citer nommément le régime rwandais dans cette déstabilisation, là où certains Etats occidentaux pointent clairement du doigt Paul Kagame.
Félix Tshisekedi a ainsi profité du nouveau conseiller-Afrique de l’Élysée pour relever cet aspect, appelant ainsi Paris à être plus ferme vis-à-vis des autorités rwandaises.
Et, sur un autre chapitre, Kinshasa a quand même salué la neutralité de la France au sujet de l’actualité politique du moment en République démocratique du Congo.
Alors que l’opposition dénonce un hold-up électoral et que certains États denombrent les irrégularités dans le processus électoral qui a permis à Tshisekedi de se maintenir au pouvoir, Paris n’a pas pris de position tranchante vis-à-vis du régime de Kinshasa. Au contraire, il a même envoyé son conseiller Afrique, Jérémie Robert, pour participer à l’investiture.
Selon l’entourage de Tshisekedi, le chef de l’Etat perçoit l’attitude de l’Elysée comme « neutre et constructive » pour la situation politique du pays, un « changement d’attitude » salué par la Cité de l’Union africaine.
Car, on le rappellera, à l’issue des scrutins de décembre 2018 qui avaient porté Tshisekedi au pouvoir dans le contexte connu de tous, Jean Yves Le Driant alors ministre français des affaires étrangères, avait qualifié ces élections là « d’un compromis à l’africaine« .
Ce qui n’avait pas du tout plu à Félix Tshisekedi qui, d’ailleurs, y avait fait mention dans une conférence de presse lors de la recente visite de Macron en République démocratique du Congo.
Charles Mapinduzi
