Face à 24 candidats à la présidentielle de décembre prochain ce lundi 13 novembre, le président de la CENI s’est livré de vive-voix en parlant de l’évolution du processus électoral dont le train a effectivement démarré.
Parmi ses premiers mots lors de cette concertation CENI-candidats présidents de la République, Denis Kadima est revenu sur plusieurs aspects. Alors que des soupçons pèsent sur un probable report des élections, ce dernier a de nouveau rassuré.
« Si certaines parties prenantes se délectent des difficultés de la CENI, ces parties prenantes participent alors à la régression générale du pays, car la RDC ne peut pas se payer le luxe de perpétuer une culture du non-respect des délais constitutionnels ou d’échecs électoraux successifs« , a-t-il dit, avant de renchérir :
« En dépit de toutes difficultés, la CENI a travaillé dur pour franchir chaque étape inscrite dans son calendrier et ne s’est pas fermée de toute critique ou observation, bien au contraire, elle s’est montrée réceptive et à l’écoute des parties prenantes, elle a à plusieurs occasions monté sa bonne foi et se refuse d’être subjective. Tout ce que la CENI met en œuvre pour garantir la crédibilité, la transparence et l’inclusion du processus est fait par conviction (..) Les erreurs constatées sont rapidement prises en charge pour améliorer le processus, quand une idée est communiquée de bonne foi, elle est prise en compte, la CENI ne considère pas cela comme une faiblesse« .
Puis, Kadima a brossé le contexte difficile que traverse la CENI depuis le début de l’enrôlement.
« Dans plusieurs territoires, le matériel et le personnel de la CENI ont été pris en otage par des groupes armés. Lors de l’enrôlement des électeurs, la CENI a perdu 33 agents et policiers par noyade ou encore victimes des groupes armés », a-t-il dit avant de se tourner vers veux qui critiquent le processus :
« Il est aisé de critiquer le processus mais très peu de parties prenantes analysent le contexte dans lequel se déroulent les opérations électorales« , dit-il.
Mais, il s’est félicité pour certaines avancées dont l’enrôlement des Congolais de l’étranger.
« En 4 mois nos équipes ont identifié et enrôlé près de 47 millions d’électeurs en faisant un savant mélange des techniques habituelles et avec des innovations telles que l’utilisation par les électeurs d’une application mobile de pré-enregistrement. Pour la première fois dans l’histoire électorale de la RD Congo, la CENI a enrôlé les Congolais résidant à l’étranger dans les 5 pays pilotes, soit un total de 13.291« , a expliqué le président de la CENI.
Et, finalement, dans un contexte où on soupçonne la CENI d’organiser un hold-up électoral en faveur du régime, Denis Kadima semble prendre les opposants dans son piège en les plaçant devant un fait accompli.
« J’aimerais enfin dire que la CENI et l’ensemble des parties prenantes sont toutes dans le même bateau. Si ce bateau chavire, il n’est pas dit que seule la CENI coulerait« , a-t-il prévenu.
Un Kabiliste et ex-ministre estime que la CENI a eu les adversaires de Tshisekedi. En prévenant qu’au cas des ça ne va pas, la Commission électorale ne devrait pas être là seule à en payer le prix.
« Autrement dit, si les élections sont chaotiques, vous en serez autant comptables. La CENI a bien piégé toutes les parties prenantes à son processus torpillé par elle-même« , commente-t-il.
Il faut préciser qu’hormis Moïse Katumbi et Denis Mukwege, tous les candidats présidents de la République, y compris Félix Tshisekedi, ont répondu à l’invitation de la CENI pour ce cadre de concertation.
Charles Mapinduzi