Quatre-vingt-deux candidats à la députation nationale sur l’ensemble du territoire national viennent d’être invalidés par la CENI. Denis Kadima les accuse notamment de fraude et d’avoir détenu illégalement des machines à voter lors des scrutins généraux du 20 décembre dernier.
Les détenteurs du pouvoir en place parlent d’un acte courageux de la part de la commission électorale. Mais, est-ce vraiment le cas? Denis Kadima mérite-t-il qu’on lui jette des fleurs après avoir décidé de débarquer une quarantaine de personnalités politiques essentiellement de l’Union sacrée. Des commentateurs soutiennent que le geste du président de la CENI serait tombé dans de bonnes oreilles si la présidentielle elle-même avait été remise en cause.
« Cette décision traduit en soi la nullité de tout le processus électoral. Cette fraude a-t-elle profité seulement aux candidats députés? Les animateurs de la CENI ne doivent pas étaler leur perte de raison à toute l’humanité« , réagit un Congolais, stupéfié par l’attitude de l’organe organisateur des élections en RDC.
Pour être clair, en essayant de faire amende honorable, Denis Kadima se cloue en réalité. Il se tire une balle dans le pied. Loin du fait qu’il se cache derrière des députés invalidés pour couvrir Félix Tshisekedi, le plus grand bénéficiaire de cette fraude, le président de la CENI est celui qui doit être entendu afin qu’il réponde aux questions essentielles qui pourraient éclairer la lanterne des Congolais.
- Combien de machines et bureaux ont-ils été opérationnels ?
- Qu’est-ce qui a expliqué que les scrutins soient étalés sur 6 jours alors que la loi électorale ne prévoit qu’un seul?
- Si fraude il y a eu, comment les machines sont-elles arrivées entre les mains des fraudeurs ?
- Comment expliquer que la fraude aux législatives n’ait pas eu d’influences sur la présidentielle qui a donné vainqueur Félix Tshisekedi ?
- Combien de machines ont été volées, vendues, prêtées, etc?
Car, de toute évidence, il ressort qu’en réalité, c’est Kadima le fautif dans cette forfaiture électorale dénoncée par nombre de Congolais.
« Le vrai coupable, c’est la CENI », écrit un internaute.
Puis, à un autre de renchérir :
« Nous sommes dans la divagation. La CENI est seule responsable du déploiement, sécurisation et stockage de ses machines jusqu’à destination. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. La CENI ne doit se dédouaner, elle est à la base de ce désordre. Comment ses machines se sont retrouvées entre les mains des partis politiques ?« , se demande-t-il.
Tout bien considéré, la CENI n’a pas à échapper. Les premières enquêtes et auditions de la justice doivent commencer par elle. C’est en réalité elle la plus grande responsable dans cette fraude électorale qui a été entretenue par les caciques du régime. Kadima doit ainsi se retrouver à la barre pour expliquer au pays comment on est en arrivé là.
Charles Mapinduzi