Les cartes se dessinent. Même s’il reste encore une vingtaine de jours à jouer, les signes avant-coureurs qui ne trompent pas annoncent déjà les couleurs.
Après avoir bénéficié du soutien de 3 figures politiques de l’opposition (Matata Ponyo, Seth Kikuni et Franck Diongo), Moïse Katumbi ratisse large. Et le résultat est sans appel.
Le lundi dernier, l’ex-gouverneur était dans la Tshopo pour son entrée dans la course. Mais, déjà, en ce premier jour, l’opposant a été porté en triomphe, drainant une foule insaisissable. Le lieu du meeting a grouillé de monde : enfants, jeunes et vieux, femmes et hommes qui se sont rangés comme pour écouter l’évangile.
Ces images venant de Kisangani ont aussitôt présidentialisé le responsable du parti Ensemble pour la République. Sur le visage et les lèvres des « Boyomais », le message était clair : vivre le changement à l’issue des élections de décembre 2023.
Et sans surprise, Katumbi s’est présenté comme ce Moïse venu sauver le peuple d’Israël de la servitude d’Égypte. D’ailleurs, sans se dérober, l’opposant n’a pas accordé un chèque en blanc au régime qu’il a sévèrement critiqué pour ses nombreuses promesses non réalisées.
Face aux Congolais de la Tshopo, Katumbi a rappelé que le courant demeurait un problème, que les routes étaient toujours inexistantes, que les agents de l’Etat dont les enseignants et les militaires croupissaient toujours dans la misère alors que les tenants du pouvoir en place s’enrichissaient au détriment de la plupart, etc.
Puis, dans la foulée, le candidat à la présidentielle a promis être une solution dès qu’il sera élu président de la République. Il est allé jusqu’à garantir qu’il ne serait pas un président qui pleurniche et a promis renoncer même à ces salaires faramineux dont bénéficient les responsables étatiques.
Très ovationné et applaudi, Katumbi a semblé déjà plébiscité président de la République alors que d’autres ralliements sont attendus dont ceux de Delly Sesanga, Denis Kadima, Martin Fayulu et même Adolph Muzito.
Félix Tshisekedi et l’Union sacrée qui ont, eux aussi, débuté leur campagne électorale risquent d’avoir un morceau dur pour se détacher de ce ticket de plus en plus commun de l’opposition qui fait son bonhomme de chemin dès le 2e jour de la campagne électorale.
Charles Mapinduzi