« A chacun son tour chez le coiffeur », soutient un adage populaire. Cinq ans après la désillusion que les Congolais ont imposé au Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, l’histoire risque de se répéter.
Et, ce n’est plus pour très longtemps. Dans les 2 mois à venir qui coïncident avec la tenue des élections générales en République démocratique du Congo. On se souvient que la famille politique de Joseph Kabila avait toute les cartouches dans son carquois : CENI, Cour constitutionnelle, armée et police, finances et même la liberté de manifester.
Cependant, en dépit de tous ces avantages liés au pouvoir, Ramazani Shadari, le candidat de la mouvance au pouvoir de l’époque n’a jamais été proclamé président de la République grâce à la pression populaire que son élection par fraude aurait provoqué. Des plaisantins vont jusqu’à rappeler qu’au 31 décembre 2018, en glissant son bulletin dans l’urne, l’actuel secrétaire permanent du PPRD avait lâché : « Dès ce soir, je serai président de la République ». Ce soir-là n’est jamais arrivé, voici 5 ans.
Aujourd’hui, l’Union sacrée de Félix Tshisekedi se dirige pas à pas vers le même scénario. Même si physiquement, la mouvance au pouvoir semble forte et organisée, tout comme semblait l’être le FCC, elle n’est en réalité qu’un géant au pied d’argile qui pourrait s’écrouler tel un château de cartes. Les signaux l’attestent.
La semaine dernière, Martin Fayulu qui a séjourné dans l’espace Kasaï a réussi seul à démystifier Félix Tshisekedi dans son Kananga et Tshikapa natals. Pourtant, la contrée est réputée être acquise au candidat de l’Union sacrée, son bastion où aucun autre candidat n’a droit aux chapitres. Mais, la présence du président de l’ECIDE a tout bouleversé et prouvé tout le contraire.
Le plein dont a bénéficié Martin Fayulu est un signe avant-coureur. Pourtant, c’est bien avant la campagne électorale. On s’imagine ce que pourrait le sort si les opposants Seth Kikuni, Delly Sesanga, Matata Ponyo, Moïse Katumbi, Denis Mukwege, Martin Fayulu et tous les autres opposants se liguaient autour d’une candidature commune et engageaient des manifestations marathons sur l’ensemble du pays pour conscientiser le peuple sur la mauvaise gouvernance du régime.
L’effet de tous ces leaders réunis ne sera que comme celui de Martin Fayulu en 2018. Le FCC qui se pensait fort, organisé et soudé a été désabusé par la coalition de Genève qui a produit un candidat commun. Et, en un seul mois, toutes les cartes ont changé, les calculs de la famille politique de Kabila ont été bouleversés de sorte qu’à la proclamation, ni la CENI, ni la Cour constitutionnelle n’ont réussi à imposer Ramazani Shadari.
Pourtant, si l’on s’en tient aux faits politiques et à l’histoire, l’Union sacrée n’est autant solide que le FCC. Tout semble bien indiquer qu’à la moindre secousse, elle s’écroulerait sans aucune autre forme de procès. La seule chance pour la pouvoir réside dans le fait que l’opposition aille aux élections en ordre dispersé. Contrairement, l’Union sacrée devrait d’ores et déjà se préparer à vivre le sort du FCC et peut-être même pire d’ici les 2 mois à venir.
Charles Mapinduzi