Les tournées de Moïse Katumbi ne pourraient pas être vues de bon oeil par le régime de Kinshasa, surtout à ce moment où les états-majors des partis politiques affûtent leurs armes pour conserver le pouvoir, pour les uns, ou le prendre, pour les autres.
Officiellement, la campagne électorale n’a pas encore commencé. Mais, pour l’ex-gouverneur, il n’y a de temps à perdre. Il faut impérativement mettre en évidence le peu de temps qui reste avant la présidentielle de décembre.
Depuis quelques jours, il est dans un safari pour, dit-il, redynamiser son parti politique. Mais, nombre d’observateurs y voient un Katumbi en pré-campagne électorale. Car, à Muanda, au Kongo Central où il séjourne, l’opposant a fait des promesses puis a critiqué la mauvaise gouvernance au sommet de l’Etat.
Un discours digne d’un candidat en période de campagne électorale qui promet de changer la donne s’il est élu. En effet, devant les Kongolais, le leader d’Ensemble pour la République a promis de transformer Muanda pour en faire un Monaco congolais, un Monaco d’Afrique. Puis, il a critiqué la dépréciation de la monnaie nationale.
« Muanda doit ressembler à Monaco. Le franc congolais dégringole alors que le salaire ne suit pas. Ici, on doit avoir des bateaux de pêche. Le pétrole se trouve ici mais la redevance ne suit pas. Le Kongo Central est la capitale du courant. Il est aussi nanti de pétrole. La province ne peut pas être pauvre. Ça sera fini dans 2 mois », a déclaré Moïse Katumbi dont le dépôt de la candidature est annoncé en fin du mois.
Mais, ces attitudes risquent de lui coûter cher. Si le régime Tshisekedi voit en Moïse Katumbi une épine sous ses pieds, il pourrait décider de l’écarter par toutes les voies. Aujourd’hui déjà, un projet de loi sur la congolité est sur la table de Christophe Mboso.
Par lui, l’ex-gouverneur peut facilement être débarqué. Car, le projet veut que seuls les acteurs dont les pères, les mères et les épouses ont des origines totalement congolaises puissent occuper les postes de souveraineté dont la présidence.
Charles Mapinduzi