En prenant le pouvoir en janvier 2019, Félix Tshisekedi ne se doutait certainement que 5 ans pouvaient se compter aussi facilement du bout des doigts. Ou, en prenant des positions tranchées contre ses adversaires politiques, le président congolais n’osait s’imaginer que son mandat finirait.
Ou mieux, en se laissant emporter par le pouvoir, l’argent et le loisir, oubliant sciemment les intérêts du peuple qui est pourtant censé renouveler son mandat, le successeur de Kabila oubliait ou faisant semblant de ne pas savoir que le jour du jugement arriverait. Mais, on en est là maintenant et les dirigeants qui avaient le mandat des Congolais doivent maintenant rendre compte.

Les jours filent et il n’y a plus rien à faire. Félix Tshisekedi voit peu à peu sa porte de sortie en train de s’ouvrir et il ne peut rien y faire pour changer la donne, le temps jouant contre lui. Les élections sont prévues le 20 décembre prochain, sauf si la CENI remanie son calendrier aux dernières minutes. Et, ce lundi 4 décembre sépare le pays de 15 jours de la tenue des scrutins, ce qui sous-entend que le président sortant n’a maintenant que 2 semaines à gérer la RDC.
Il espérait et continue d’espérer qu’il pourrait obtenir une rallonge. Mais, l’évolution des faits sur le terrain atteste le contraire : Félix Tshisekedi est désavoué par la majeure partie de son peuple. Curieusement, les Congolais ne se sont pas réservés à le lui manifester lors de ses tournées électorales aussi bien dans le Kongo Central, dans l’Equateur, au Maniema et dans une partie de l’ex-Orientale.

Pendant ce temps, l’opposition fait bloc autour de Moïse Katumbi et gagne les foules. Après Matata Ponyo, Seth Kikuni et Franck Diongo, Delly Sesanga du parti Envol a rejoint l’équipe. Ce député originaire du Kasaï (tout comme l’est le président sortant) a un encrage impressionnant dans ce coin du pays, sans citer ses nombreux partisans sur l’ensemble du territoire national.
Au regard de ce tableau, Tshisekedi est totalement encerclé et coincé. D’abord son bilan le malmène et le distancie de ses probables électeurs, ensuite les opposants ne lui accordent aucune chance. Pour tout dire, le président sortant n’a que 15 jours au cours desquels il devrait se convaincre que c’est encore lui le chef de l’État avant de passer probablement le flambeau à son successeur en janvier prochain, sauf si la fraude électorale l’emporte sur la vérité des urnes.
Charles Mapinduzi