Le journaliste Stanis Bujakera devrait attendre pour être fixé sur son sort. Après l’audience qui était prévue ce vendredi 23 février à la prison de Makala, le procès vient d’être renvoyé au 8 mars prochain.
Celle de ce vendredi portait sur la désignation d’un expert pour assurer la contre-expertise du document jugé faux mais attribué aux renseignements militaires et dont le journaliste serait auteur, selon la justice.
Face à la difficulté pour le tribunal de choisir cet expert, les avocats de l’accusé ont encore sollicité une mise en liberté provisoire.
« Nous avons profité pour que la Chambre du Conseil soit ouverte aux fins de demander la liberté provisoire au profit de notre client. Ce qui a été fait », a expliqué maître Kabengele, membre de la défense de Bujakera.
Mais, tout porte à croire que l’affaire connaîtra une accélération exceptionnelle après que, le jeudi 22 février dernier, Félix Tshisekedi a décidé de se pencher sur le dossier.
A la question du journaliste Jean-Marie Kassamba, Félix Tshisekedi a vertement critiqué la justice congolaise, promettant de s’enquérir personnellement de la situation du correspondant de Jeune Afrique.
« Pas plus tard qu’aujourd’hui, j’ai posé encore ce problème. Comme je l’ai dit tout à l’heure, notre justice me donne beaucoup de soucis (…). Elle est malade même dans le traitement des dossiers. Je crois qu’il [ Stanis ] est victime un peu de ça ”, dit-il, avant de poursuivre
« A cause de leur tergiversation [ des juges], peut-être que ce jeune homme est en train de moisir – en prison -. J’ai décidé de fourrer mon nez au moins pour une fois dans cette justice pour en savoir plus dès demain. Et je prendrai la décision qu’il faudra prendre. »
Pour rappel, Bujakera est en prison depuis le 8 septembre dernier. Arrêté alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Lubumbashi, le directeur de publication adjoint du média Actualité.cd est accusé d’avoir créé un document pour charger les services de renseignements congolais dans l’assassinat de l’opposant Chérubin Okende.
Charles Mapinduzi