La République démocratique du Congo est maintenant sur une pente glissante. D’ailleurs, pour Claudel Lubaya, « plusieurs années après, les mêmes méthodes de Mobutu refont surface, sous le régime du président Tshisekedi et dans le même but qu’autrefois : imposer la terreur, susciter la peur et réduire au silence toute opposition à son pouvoir pour qu’il reste ».
L’opposant Chérubin Okende a-t-il été assassiné ? S’est-il suicidé ? C’est toute la question. La justice congolais de laquelle on attendait la lumière a tranché pour faire taire tous ceux qui oseraient accuser le régime d’avoir commandité la mort du Katumbiste.
Alors que tous les éléments attestent que Chérubin Okende a été tué puis abandonné dans sa jeep, saignant de ses plaies des suites de balles reçues, le Procureur général près la Cour de cassation a scandalisé l’opinion en évoquant le suicide.
« Le corps de Chérubin Okende n’a subi aucun traumatisme selon l’autopsie. Son corps n’était pas criblé des balles mais plutôt d’une seule balle tirée par lui-même »,
Cette annonce faite dans la soirée du jeudi 29 février dernier a enflammé les internautes et les défenseurs des droits humains qui parlent d’une justice de la honte, d’une justice barbare et indigne, allant jusqu’à confirmer l’affirmation de Félix Tshisekedi qui a parlé d’une justice malade qui lui cause de soucis.
Les critiques n’ont pas tari et sont allées dans tous les sens, aussi bien contre le régime que contre la justice congolaise qu’on accuse de torpiller la vérité pour des raisons politiques.
« La nation est choquée. Le Congo est doublement endeuillé. Chérubin Okende vient d’être tué pour la seconde fois. Un Procureur criminel se permet une incongruité judiciaire de très mauvais goût. Cette conclusion honteuse est une insulte envers le peuple congolais et une humiliation pour toute une famille qui ne fait que prolonger douloureusement son deuil », commente Adam Chalwe.
Nombreux autres acteurs ont exprimé leur colère suite à cette annonce de la justice. Mais, conscient que ses conclusions provoqueraient un tollé, le Procureur a aussitôt mis en garde ceux qui tiendraient des propos déplacés sur le sujet.
« Il est toujours bon de garder sa langue, car le ministère public peut se saisir de votre cas si vous dépassez les bornes », a-t-il prévenu.
Mais, Claudel Lubaya considère tout ceci comme une tâche de boue qui couvrira à jamais de honte le pouvoir en place qui, jusqu’au bout, aura tenté, sans y parvenir, de maquiller cet assassinat.
Il soutient que ce signal indique que la RDC s’enfonce dans de sombres moments de son histoire avec la terreur qui s’installe et s’intensifie désormais au sein de la classe politique obligée de se taire ou de faire des courbettes pour accéder aux privilèges indus.
Charles Mapinduzi
