Les dirigeants congolais n’arrêtent d’étonner par leurs agissements. A moins d’être uniquement là pour se gaver et piller le trésor public, il est aujourd’hui difficile de penser que la RDC a des gens qui placent le pays avant tout.
En effet, un autre scandale financier vient d’être mis à nu. Les acteurs principaux de la mafia sont Christophe Mboso et Bahati Lukwebo, respectivement présidents sortants de l’Assemblée nationale et du Sénat. Peut-être est-ce même la raison pour laquelle Mboso ne voulait pas lâcher le perchoir de cette Chambre basse, étant donné les avantages légaux et illégaux que cela implique.
Les révélations dont il est question ici proviennent de l’ONG CREFDL impliquée dans la lutte contre la corruption et les malversations financières.
Celle-ci établit qu’en seulement 2 ans, soit de 2021 à 2023, les 2 Chambres ont enregistré de dépenses estimées à 1,1 milliards de dollars américains dont 60% par la Chambre basse et 40% par le Sénat mais dont le vrai usage reste flou.
CREFDL explique par exemple qu’à ce temps-là, l’administration de l’Assemblée nationale a compté un effectif de 612 personnes tandis que les cabinets politiques en ont disposé 2.756. Pourtant, précise l’ONG, conformément aux articles du Règlement Intérieur, l’effectif du personnel des cabinets des membres du bureau est fixé à 157 dont 28 du personnel administratif, 49 du personnel d’appoint et 80 du personnel domestique.
Ainsi, il est établi qu’au cours de cette période, les 2 Chambres du Parlement ont plongé dans des recrutements massifs et abusifs du personnel, ce qui a inutilement gonflé l’enveloppe à allouer à ces Chambres.
La même source note par ailleurs que 2 ONG (Splendeur côté Sénat et Lidya Decor Malika à l’Assemblée nationale) ont été recrutées pour assurer la propreté du Palais du peuple, « alors que le ministère des ITPR avait également déjà affecté 300 agents pour assurer les mêmes tâches. Le personnel de ces deux ONG a alors bénéficié d’un barème salarial de prestige alors que les agents publics sont mal rémunérés.
En même temps, CREFDL mentionne la dilapidation des fonds affectés au projet de construction des bureaux des commissions parlementaires, du dispensaire du Parlement et du dépôt des archives.
Pour ce qui de l’Assemblée nationale, l’ONG indique avoir constaté la fraude et l’enrichissement illicite, le bureau de Christophe Mboso ayant dépensé 90 millions de dollars pour acheter les véhicules contre le plafond autorisé de 4,5 millions de dollars, enregistrant un dépassement de 1.999,85%, etc.
Ce tableau est ainsi peint pour décrire le niveau budgétivore des institutions de la République face à un peuple qui croupit dans la misère et qui crève de faim, car totalement abandonné par les décideurs.
Un scandale financier alors que d’autres dossiers similaires demeurent encore chauds au sein de l’actualité. Allusion par exemple faite à la surfacturation des forages d’eau et des lampadaires, exigeant ainsi 400 millions de dollars au trésor public. Ou encore cette tentative inconséquente de Jean-Pierre Bemba de vouloir arracher 500 millions de dollars à l’Etat pour équiper l’armée.
Charles Mapinduzi