Par où est donc passé l’État congolais? Dans la province de l’Ituri, dans l’Est du pays, les populations n’arrêtent d’établir le décompte macabre de leurs compatriotes fauchés par les groupes armés dont les ADF et les CODECO.
Le samedi 11 mai, en territoire de Djugu, les miliciens locaux de la CODECO ont enlevé 17 civils dont un chef coutumier avant de les exécuter le lendemain.
Alors qu’on pleurait encore ces victimes, les ADF ont visé le village Ndimo en territoire d’Irumu. Ici, ils ont abattu 11 citoyens puis incendié des maisons et pillé des biens. Les faits ont eu lieu dans la soirée du lundi 13 mai, vers 19h locales, ont rapporté des sources contactées par Partisan-rdc.net.
Mais, encore, dans la nuit du mardi au mercredi 15 mai, les mêmes terroristes ADF se sont pointés dans la village Nakota, dans le territoire de Mambasa. A en croire l’ONG CRDH, 13 personnes ont trouvé la mort au cours de cette attaque. Parmi elles, 4 brûlées vives. On compte également des blessés.
« Le bilan de l’attaque des ADF à Nakota vient de s’alourdir. Il vient de passer de 10 à 13 personnes tuées dont 2 femmes : maman Werra et son mari, Kavira Louisa et son mari, un pygmée, 4 personnes brûlées vives, etc., plusieurs blessés dont Jercus admis à l’hôpital, monsieur Dalmond qui me donnait les informations, etc. », relaie monsieur Ram’s Malikidogo de cette ONG.
L’Ituri est l’une des entités les plus oubliées du pays. Si à Kinshasa, tous les regards semblent tournés vers le M23 qui se présente comme une probable menace directe au pouvoir de Tshisekedi, les autres milices qui n’envient pas de renverser les institutions sont sciemment ignorées.
Tel est le cas des ADF, des CODECO, des FDLR, des FRPI, des FPIC ou encore d’autres groupes Maï-Maï actifs au Nord-Kivu et dans l’Ituri. Pourtant, ceux-ci sont plus cruels que le M23 lui-même.
Dans son bilan sur l’état de siège, la société civile en Ituri a parlé de plus de 2000 Congolais qui ont été tués dans cette zone au cours de cette période et de plus de 2000 maisons incendiées alors que les autorités provinciales locales vantent un bilan élogieux.
Charles Mapinduzi
