On le craignait. Ou, plutôt, on le savait déjà. Nicolas Kazadi ne se serait jamais retrouvé devant les juges pour dévoiler les gros secrets du clan Tshisekedi qui a réussi à dévaliser le pays en seulement quelque 5 ans de règne.
Et, la justice congolaise n’est en fait pas malade comme l’avait prétendu le chef de l’Etat. Ce sont plutôt ses animateurs, constamment obnubilés par les tenants du pouvoir, qui sont malades et précipitent le pays dans un état inédit d’où il risque d’être difficile de le repeeêcher.
Car, qui l’aurait cru? Nicolas Kazadi est au coeur d’un vrai scandale financier. Plus de 300 millions de dollars sont en jeu dans le fameux dossier sur la surfacturation des forages et des lampadaires. Compte tenu des éléments sur la table, les faits sont flagrants et on ne peut nullement y échapper.
Mais, Nicolas Kazadi qui était attendu pour éclairer l’opinion à ce sujet s’est envolé pour la France avec sa famille. Interdit de quitter le sol congolais lui et ses 2 autres coaccusés dont Rubota et Kasenga, l’ex-ministre des Finances est finalement un homme libre.
Pourtant, en tant qu’argentier de la République, c’est en fait lui le cerveau moteur dans la surfacturation des forages et lampadaires qui auraient coûté plus de 300 millions de dollars au trésor public. Comment la justice explique donc qu’il soit aujourd’hui en France et que ses 2 coaccusés soient coffrés à la prison de Makala : une justice à double vitesse qui s’explique.
En effet, depuis son arrivée à la tête du ministre des Finances, Kazadi était clairement pointé du doigt dans des dossiers louches qui profitaient largement à la famille Tshisekedi. De manière irréfutable, il a été établi que celui-ci était spécialement mis en contribution pour bâtir un empire financier, celui des Tshisekedistes.
Ce qui, naturellement, quand la forte pression populaire a commencé à monter, a poussé le régime à agir sans aucun autre choix que celui de sauver son chien de chasse pour éviter que ses secrets ne soient dévoilés au grand jour.
L’opposant Seth Kikuni qui a réagi sur l’affaire a quasiment tout dit :
« Les avantages de détourner avec et pour le chef. Vous êtes au dessus de toutes poursuites. Même le montant attribué à l’organisation des élections était un gros mensonge. Ils ont sorti 1.3 milliards, mais ils n’auraient dépensé que 300 millions. Les acquis consolidés », commente le président de Piste pour l’Emergence qui, par ailleurs, renchérit :
« Que prétendez vous sa(voir). Après la France, il ira en Turquie, ensuite dans tous les paradis fiscaux pour les soins non pas médicaux mais des fonds détournés avec et pour son chef. Il a été nommé pour cela. Arrêtez d’accuser l’un chez l’autre. Ils sont ensemble », a écrit Kikuni sur son compte X.
Au pays, les réseaux sociaux sont en flamme. Des Congolais sont irrités de voir l’impunité entretenue par le pouvoir en place face aux détournements alors que les populations croupissent dans une misère inouïe.
« Quelqu’un vole 365 millions de dollars, l’équivalent de 20 avions de chasse et de combat. On le laisse libre et on le fait fuir et vous dites que Nangaa est l’ennemi no 1 du pays », réagit Didier Bitaki, stupéfié.
Pour tenter de calmer le jeu, des tenants du pouvoir indiquent que Nicolas Kazadi pourrait rentrer au pays dans les 2 prochaines semaines. Mais, il est difficile d’y croire. Le fait de l’avoir laissé libre alors que ses coaccusés sont déjà en prison a tout dit sur la tentative du régime à lui éviter un tribunal, lui qui a été engagé pour enrichir les Tshisekedis.
Charles Mapinduzi