Au sein de l’Union sacrée, l’heure est grave. Mais, c’était prévisible. Des acteurs qui se sont réunis au sein de cette coalition n’ont jamais eu comme objectif le bien-être du peuple. Il s’agit plutôt d’un combat acharné pour des positionnements politiques. Leur soif n’ayant pas été ainsi assouvie, ils ont choisi de sortir leurs griffes.
Parmi les mécontents qui se sont clairement dévoilés, il y a des pro-Bemba. Ces derniers accusent Félix Tshisekedi d’être ingrat pour n’avoir pas récompensé leur leader à la hauteur des efforts qu’il a fournis pour le faire réélire, notamment par ses attaques ciblées et directes qui ont visé Moïse Katumbi.
A les en croire, Jean-Pierre Bemba qui a attaqué Moïse Katumbi en l’accusant sans preuves d’être un collaborateur du M23, méritait au moins 3 portefeuilles ministériels.
D’autres qui se plaignent viennent de l’AFDC. Là aussi, on estime que l’autorité suprême de l’Union sacrée n’a pas honoré Bahati Lukwebo. Ce dernier qui réclamait le ministère du budget après avoir raté un poste au bureau définitif de l’Assemblée nationale, a été rabroué. Son camp ne comprend rien de l’attitude de Félix Tshisekedi.
Il y a également le regroupement de Gentiny Ngobila, ex-gouverneur de Kinshasa. Celui-ci ne digère pas qu’en dépit de ses 11 députés nationaux, il n’ait pas été compté parmi les ministrables alors qu’il a régulièrement été consulté par la nouvelle cheffe du gouvernement.
Aussi, au Maniema, la grogne est totale. La province est quasiment acquise à Félix Tshisekedi, si l’on considère le nombre des députés nationaux et provinciaux, y compris les sénateurs qui sont de l’Union sacrée. Malheureusement, l’entité a été oubliée en ne produisant aucun ministre.
Le camp Antipas Mbusa Nyamwisi est également hors de lui-même. Il pense que l’ex-rebelle a beaucoup contribué pour la réélection de Félix Tshisekedi dans le Nord-Kivu où il a même été directeur de campagne mais est étonné de constater qu’il a été oublié.
Une autre grogne réside au niveau du fait que le partage a été inéquitable. Le Grand Kasaï, région où le chef de l’Etat est originaire, a arraché à lui tout seul, une trentaine de portefeuilles sur les 54, alors que des provinces entières ne sont pas représentées.
Au regard de ce tableau, l’implosion de la coalition semble bien inévitable. Face au danger, Augustin Kabuya a appelé à une réunion urgente de responsables des partis et regroupements politiques pour statuer sur le dossier afin que le pire ne s’invite.
« Pour une réunion de concertation, le présidium de l’Union sacrée invite tous les responsables des regroupements et partis politiques membres de la coalition à l’Assemblée nationale à se présenter ce vendredi 31 mai. Compte tenu des enjeux de l’heure, la présence de tous est vivement souhaitée », écrit-il dans un communiqué parvenu à Partisan.rdc.net.
Personne n’est besoin de le rappeler, l’Union sacrée est comme un château de cartes qui s’écroulerait au moindre vent. Ainsi était-il prévisible que des dissensions s’invitent après la sortie du gouvernement.
Charles Mapinduzi
