L’intrépide pasteur de l’ Église catholique en RDC a encore frappé. Malgré les menaces et les intimidations qui le visent, Fridolin Ambongo est resté imperturbable.
Dans un entretien avec l’Agence Fides, le prélat catholique a abordé plusieurs questions relatives à la gouvernance du pays, revenant ainsi au dossier sécuritaire dans l’Est.
Comme dans ses habitudes, Fridolin Ambongo ne s’est pas montré tendre vis-à-vis du régime. Sans passer par le dos de la cuillère, il a chargé les autorités congolaises de travailler avec les groupes armés à qui elles ont fait des dotations.
Mais, il craint que cette politique sécuritaire de Félix Tshisekedi ne soit une véritable bombe à retardement contre le pays.
« Le gouvernement a distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés, tels que le Wazalendo et certains membres des Forces de libération du Rwanda (FDLR) (fondées au début des années 2000 par les survivants des anciens régimes hutus rwandais, ndlr), dans l’espoir que ces groupes soutiendraient l’armée face à l’avancée du M23 », a-t-il lâché avant de frapper davantage plus fort.
« Au lieu de renforcer l’armée régulière avec des soldats sélectionnés et bien entraînés, le gouvernement a pris la décision, que nous jugeons dangereuse, d’armer ces groupes, qui finissent par devenir un danger pour la population en portant atteinte aux citoyens, en commettant des pillages, des vols et des meurtres, et en se livrant au commerce illégal des minerais extraits dans les mines artisanales de la région ».
Cette vérité crue de l’archevêque de Kinshasa est constamment dépeinte dans l’opinion, surtout dans le Nord-Kivu où des groupes armés ont été autorisés d’opérer.
Ces jours, la ville de Goma est par exemple au cœur d’une criminalité urbaine innommable suite à l’activisme de ces milices appelées abusivement des Wazalendo.
Le régime de Kigali et même l’ONU, l’Union européenne ont toujours pointé du doigt Kinshasa de coopérer avec des mouvements subversifs. Mais, le gouvernement congolais a toujours rejeté en bloc ces accusations et considérer que ceux qui combattent sont ceux qui se défendent contre l’agression de leur pays.
Le cardinal Fridolin Ambongo semble ainsi venir remuer le couteau dans la plaie en affirmant, urbi et orbi que le régime Tshisekedi s’occupe de ces miliciens au lieu d’améliorer les services de l’armée nationale.
Ainsi, la saga Fridolin Ambongo-régime de Kinshasa continue. Il y a peu, alors qu’il se rendait à Rome, l’archevêque de la capitale a été interdit d’accéder au salon VIP de l’aéroport de N’Djili.
L’Archevêché de Kinshasa avait condamné cette attitude qu’elle avait considérée comme un manque de respect vis-à-vis du prélat catholique.
Charles Mapinduzi
