La République démocratique du Congo est presque devenue comme un bien privé. Depuis l’indépendance, à chaque fois, les mêmes figures et les mêmes hommes reviennent aux affaires sans pourtant faire bouger les lignes. Et, comme le pays est malade de ses propres dirigeants, le Congo peine à se relever de la boue.
Les dernières élections viennent encore d’annoncer les couleurs. Des acteurs politiques qui se sont portés candidats aux législatives nationales et provinciales sont encore les mêmes qui ont visé les sénatoriales puis les gouvernorales en attendant peut-être encore d’être servis au sein du prochain gouvernement.
Le cas Bahati Lukwebo est vraiment atypique. Lui et sa famille ont voulu tout accaparer, oubliant même tous les combattants au sein de l’AFDC qui ont servi le parti avec loyauté et courage.
Lukwebo a été ministre de l’Economie sous Kabila. Peu avant, il a occupé plusieurs autres postes juteux. Puis, il revient à peine de la tête du Sénat congolais, soit la 2e personnalité du pays du point de vue constitutionnel.
A l’avènement des élections de décembre, il s’est porté candidat député national et a été élu. Par la suite, il a envié la présence de l’Assemblée nationale mais a été battu par Vital Kamerhe lors des primaires. Le lundi dernier, il s’est fait élire sénateur avec comme suppléant un membre de sa famille : Aceni Lukwebo. Ce qui sous-entend que 2 Lukwebo vont siéger, l’un à l’Assemblée nationale, l’autre au Sénat.
Pas que ça. Car, à côté, Serge Bahati, fils aîné de Lukwebo vient aussi d’être élu député national. Il y a également Bahati Baseme qui l’a emporté aux législatives nationales. Ce qui fait que 3 membres du clan puissent désormais siéger à la Chambre basse.
Mais, il y aussi Fiston Lukwebo qui a été élu député provincial à Kinshasa et a placé sa femme comme suppléante. De l’autre côté, on note la présence d’Arlette Bahati qui, jusqu’ici, était déjà Directrice générale à la SONAHYDROC qui a été élue sénatrice.
Les Lukwebo ont donc tout raflé et n’ont rien laissé au passage. Un portrait qui peint clairement la façon dont le pays est abandonné entre les mains de mêmes acteurs, de mêmes clans, de mêmes familles. Ceci fait que les richesse du pays tournent entre les mains de mêmes individus alors que la majeur partie des Congolais ne sait à quel saint se vouer.
A part, les Lukwebo, d’autres noms sortent. Alphonse Ngoyi Kasanji, Aminata Namasia, Sama Lukonde, Jacques Kyabula, Fifi Masuka et les autres. Ceux-ci ont respectivement été élus députés provinciaux, nationaux, sénateurs, gouverneurs en même temps et pensent encore intégrer le prochain gouvernement.
N’eut-été le combat que le régime avait mené contre le G7 (groupe de 7 députés : Thomas Luhaka, Henri Thomas Lokondo, Jean-Jacques Mamba, Delly Sesanga, etc), ces cas de figure ne se seraient plus jamais reproduits. La démarche de ces élus disposait qu’un acteur ne puisse déposer sa candidature à plusieurs postes ou encore d’aligner des membres de sa famille, etc. pour éviter cette gourmandise politique.
Charles Mapinduzi