C’est une première dans l’histoire du Congo. On parlerait peut-être même bien d’un insolite, pour autant que les faits sortent de l’ordinaire.
Car, Joseph Désiré Mobutu qui trônait sur le pays sans contrepoids ou encore Laurent Désiré Kabila et son fils qui ont dirigé la nation 20 ans durant, ne sont jamais allés jusque-là.
En effet, l’écho a finalement fuité près d’une semaine après l’événement. Les membres de la famille du chef de l’Etat, mieux, les Tshisekedis venus de tous les coins du pays se sont réunis le dimanche 2 juin dernier à Kinshasa.
Pas pour aider leur fils à sauver le pays de l’abîme où il est précipité mais bien pour profiter de son second quinquennat à la tête de l’Etat, question d’étudier comment « se retrouver » au cours du second quinquennat de Félix Tshisekedi.
« La famille biologique et paternelle du chef de l’Etat s’est réunie ce dimanche 2 juin à Kinshasa. Deux points majeurs ont constitué les principaux objectifs de cette réunion, notamment l’évaluation de la situation générale de la famille biologique du chef de l’Etat ainsi que de nouvelles dispositions à prendre pour le bien-être de ses membres pendant le 2 mandat de Félix Tshisekedi », rapporte le journaliste Adonis Kayembe qui a couvert les assises.
Mais, la nouvelle déchire les médias sociaux. Des internautes disent ne rien y piger. Ils y voient la tshisekedisation de la République où, au lieu du peuple d’abord, Félix Tshisekedi en a fait « ma famille d’abord ».
Des commentataires sur les médias avancent que ceci n’était jamais arrivé dans l’histoire récente du pays où des membres de la famille présidentielle se réunissent pour étudier comment tirer profit du pouvoir de leur fils.
La question suscite des débats pour autant que, d’une part, le dirigeant congolais est accusé de tribaliste. Les institutions de la République sont bourrées des ressortissants de sa famille biologie ou de sa région natale, le Kasaï, lui reproche-t-on constamment.
D’autre part, les Tshisekedis sont pointés du doigt dans l’exploitation en cascade des mines congolaises. Dans l’ex-Katanga et dans l’ancienne Province Orientale, ils y ont fait de vrais empires miniers, allant jusqu’à exproprier les autochtones.
Ceci a toujours été dénoncé par des Congolais qui voient la famille du chef de l’Etat agir comme des mercenaires prédateurs venus piller le Congo en envisageant de se retirer vers la Belgique dès que leur fils aura perdu le pouvoir.
La famille Tshisekedi, réagissent-ils, plutôt que de s’atteler à voir comment assurer le bien-être de ses membres, devrait aider le président de la République à changer le paradigme d’un pays aux ressources naturelles trop riches avec une population, la plus pauvre du monde.
Ceci, renchérissent-ils alors, aurait permis à Félix Tshisekedi de rester gravé dans les mémoires des Congolais et de faire que son passage à la tête de la nation soit inscrit en lettres de noblesse même des années après sa mort.
Charles Mapinduzi
