On le craignait déjà. Depuis l’avènement de l’UDPS et Félix Tshisekedi au pouvoir, le pays s’est tribalisé à outrance comme jamais il ne l’a été.
D’une part, des Congolais dénoncent le fait que la plupart des institutions les plus importantes de la République soient accordées aux ressortissants de la même province que le chef de l’État (la CENI, la Cour constitutionnelle, le ministère de la Justice, le ministère des Finances, le ministère de l’Intérieur, la Banque centrale du Congo, pour ne citer que cela), d’autre part, on déplore l’intolérance politique qui s’est installée contre ceux qui ne partagent pas les mêmes opinions que les Tshisekedistes.
On se souvient par exemple que très récemment, Delly Sesanga a physiquement été attaqué dans l’espace Kasaï d’où il est pourtant originaire, simplement parce qu’il a décidé de rejoindre l’opposition. Et, à ce sujet, les exemples sont légions.
La situation risque d’aller de mal en pis à cette période électorale. Surtout, à ce temps où la campagne électorale doit être lancée et que les challengers de Félix Tshisekedi affûtent leurs armes pour le défier. La campagne électorale risque de faire de nombreuses victimes surtout dans le camp des opposants étant donné que des Tshisekedistes ne supportent guère que quelqu’un se dresse contre leur leader.
Dans l’espace Kasaï, principalement dans le Kasaï Central, le gouverneur a personnellement lancé les hostilités qui, sans aucun doute, viennent baliser le terrain à des violences dont on ne peut soupçonner l’ampleur.
Devant une marée de Kasaiens, en tshiluba, John Kabeya a prévenu d’autres candidats engagés dans la course à la présidentielle. Pour lui, cette province est au président sortant.
« Si vous avez besoin de voix, allez dans d’autres provinces. Ici, c’est la province de Tshilombo« , a-t-il lancé.
Un message qui inquiète dans la mesure où l’on sait comment les campagnes électorales antérieures ont fini dans le sang. On craint que les populations locales s’approprient ce discours et l’exploitent contre les autres ambitieux et que cela embrase le pays.
Charles Mapinduzi