Si jusqu’ici, Kinshasa avait notamment son regard vers la Chine pour des drones CH-4 qui combattent le M23 au Nord-Kivu ou encore vers l’Afrique du Sud pour nombreux autres équipements militaires, il a finalement décidé de de se tourner vers l’Ouganda en dépit de soupçons de complicité dont est accusé Kampala dans le soutien au M23.
Il s’agit, à en croire le média français Africa Intelligence, d’une centaine de véhicules blindés Streit assemblés par la branche commerciale de l’armée ougandaise, l’UPDF.
Les responsables de l’armée congolaise dont le chef d’état-major général et le chargé des renseignements militaires des FARDC s’étaient déjà rendus en Ouganda en mai dernier afin d’inspecter cette production tenue par l’usine Nec-Streit, précise la même source.
« Spécialisée dans la fabrication de blindés légers, Nec-Streit est en train d’assembler un lot de 80 véhicules de type Tornado destinés à renforcer, à partir d’août, la mobilité des FARDC. Les unités qui seront équipées de tourelles avec mitrailleuses lourdes DShK de 12,7mm, doivent transiter par la Tanzanie avant d’être réceptionnés par le haut commandement congolais à Lubumbashi », fait remarquer le média français.
Le coût de la commande est estimée à 25 millions de dollars et l’accord porte sur la livraison, la formation des équipages et la maintenance des véhicules sur une durée de 3 ans », indique-t-on.
Toujours selon Africa Intelligence, par le passé Kinshasa a déjà recouru au groupe Streit pour équiper la Garde républicaine et la Police nationale congolaise.
Depuis le 30 novembre 2021, Kinshasa et Kampala sont en coopération militaire au Nord-Kivu dans la traque des terroristes ADF qui se présentent comme une menace commune contre les 2 Etats.
Même si après plus de 2 ans et demi, les résultats escomptés peinent à venir, une moindre évolution est tout de même à noter. Cependant, l’Ouganda est plusieurs fois accusé de souffler le chaud et le froid.
Dans le nord, il est au côté de l’armée congolaise mais au sud, il est un soutien au M23 qui agresse le pays. Même si Kinshasa n’a jamais voulu accuser ouvertement Kampala, de nombreuses preuves ont attesté son rôle au côté de l’agresseur du Congo.
Il y a peu, des informations parvenues à Partisan-rdc.net ont rapporté que le gouvernement congolais exprimait de plus en plus son intention de mettre fin à la coalition FARDC-UPDF à Beni. En cause, le régime Tshisekedi aurait déjà rassemblé une suite d’éléments qui impliquent effectivement l’Ouganda dans le soutien au M23.
Toutefois, c’est dans ce contexte que Kinshasa a de nouveau décidé de se tourner vers son voisin pour s’armer des blindés afin de poursuivre sa guerre dans la partie orientale.
Charles Mapinduzi