Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Magloire Paluku a rejoint le M23. Après avoir fait plus de 6 mois sans faire signe de vie, cet éminent journaliste originaire du Nord-Kivu est finalement signalé du côté de la rébellion.
A en croire Willy Ngoma, porte-parole du M23 cité par le journaliste Faustin Mahamba, les faits sont bien réels, le fondateur de l’emblématique radio Kivu One de Goma est déjà dans le maquis.
« Il est ici avec nous, comme beaucoup d’autres Congolais qui sont en train de nous rejoindre », relaie Willy Ngoma via Faustin Mahamba.
Peu avant, Magloire Paluku était partisan d’un dialogue direct avec le M23. Dans des séquences sur les médias, il n’arrêtait d’appeler Kinshasa à se mettre sur une table avec les rebelles pour stopper leur progression et mettre fin à la crise.
Mais, cette position n’a jamais été partagée par Kinshasa qui explique qu’il ne sera jamais question de négocier avec des terroristes.
En effet, Magloire Paluku est un chevronné de la question sécuritaire de l’Est qu’il a vécue depuis l’avènement de l’AFDL. Proche de Laurent Désiré Kabila dont il a été cameraman depuis l’AFDL jusqu’à la prise de la capitale en 1997, Magloire a aussi vécu les évènements CNDP et M23 en 2007 et 2012, événements qu’il a couverts en tant que l’un des journalistes les plus respectés du Nord-Kivu.
À l’avènement de Katungu Furaha Catherine à la tête du ministère congolais de la Culture lors de la sortie du gouvernement Sama 1, Magloire a été nommé conseiller.
C’est donc de là qu’il est parti avant même la formation du nouveau gouvernement et a rejoint le maquis, même si son adhésion n’est pas encore officialisée à travers les médias. Son rôle dans la rébellion pourrait être celui de réarmer la communication au côté de Willy Ngoma et Laurence Kanyuka qui sont respectivement aujourd’hui porte-parole militaire et politique du M23.
Sur le terrain, les autorités congolaises sont appelées à prendre la menace au sérieux et à y trouver une issue au plus vite. Des observateurs de la situation n’arrêtent d’alerter sur des recrues que le M23 continue d’enregistrer à chaque prise d’une nouvelle entité. Ce qui devient de plus en plus une menace contre la République.
Charles Mapinduzi