L’armée congolaise est formelle. Elle dénonce de nouveau les manoeuvres de l’armée rwandaise sur le sol congolais au moment même où Washington a décrété une trêve humanitaire pour permettre aux humanitaires d’accéder aux populations déplacées et vulnérables.
A en croire un communiqué consulté par Partisan-rdc.net ce jeudi 11 juillet, les FARDC indiquent que le M23/RDF ont attaqué leurs positions dans le territoire de Masisi le matin du mercredi 10 juillet dernier.
« Les terroristes de la Rwanda defence force/RDF ont lancé des attaques simultanées vers 4h52 du mercredi 10 juillet sur les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo et ses partenaires se trouvant aux villages de Nyange et Mpati, à 80 kms en profondeur, à l’ouest de Kitsanga », indiquent les FARDC.
Ce document signé par le lieutenant-colonel Ndjike Kaiko Guillaume, porte-parole du gouverneur militaire, cette situation a provoqué de nouveaux déplacements des civils, aggravant ainsi leur situation en pleine trêve humanitaire.
Partant de ce qui précède, l’armée congolaise dénonce cette attitude belliqueuse de Kigali.
« Les Forces armées de la République démocratique du Congo et leurs partenaires dénoncent avec énergie le non-respect par le régime de Kigali de ladite trêve et son attitude belliqueuse légendaire à vouloir maintenir les populations dans des conditions atroces en leur privant ainsi l’accès à l’aide humanitaire ».
La trêve humanitaire décrétée par les USA depuis le 5 juillet devrait s’étendre jusqu’au 19 juillet prochain. « Elle engage les parties au conflit à faire taire les armes, à permettre le retour volontaire des personnes déplacées et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables. La trêve ouvre les zones d’hostilités qui affectent le plus les populations civiles », avaient indiqué les États-Unis.
La trêve a été décrétée alors que le cessez-le-feu instauré n’avait jamais été levé. La partie congolaise accuse constamment les rebelles de violer ce cessez-le-feu là voulu par les chefs d’Etat de la sous-région.
Mais, dans l’opinion congolaise, on critique les FARDC et les autorités congolaises, les accusant de ne rien faire face au M23 et de ne réagir qu’en défensive. Très rarement, les FARDC ont été les premières à attaquer alors que ce sont elles qui ont le devoir de libérer les zones contrôlées par l’ennemi.
Dans une émission à la télévision nationale, Koffi Olomide a même été direct, affirmant que la RDC n’était pas en guerre contre le M23, car n’attaquant jamais. Mais, cette déclaration qui peint pourtant la réalité du terrain lui a valu d’être convoqué par le CSAC pour être entendu et le journaliste Jessy Kabasele d’être suspendu à la RTNC.
Charles Mapinduzi
