Félix Tshisekedi s’est-il enivré du pouvoir, cinq ans après son accession à la magistrature suprême ? En effet, des rumeurs circulaient déjà dans l’opinion sur les intentions de l’Union sacrée, la plateforme politique qui s’est formée autour du chef de l’Etat.
Depuis quelques mois, l’idée propagée dans l’opinion était celle de mettre en place une nouvelle constitution qui revoit le délai du mandat présidentiel. Le moment a été choisi étant donné que l’Assemblée nationale est totalement acquise à Félix Tshisekedi, se dit-on, lui qui a réussi à la mettre dans sa poche grâce aux billets verts d’Obama. Le régime est indubitablement convaincu qu’à ce stade, les députés nationaux ne peuvent rien lui refuser.
Une confidence au sein de l’Union sacrée confirmait que l’intention de la plateforme était de passer de 5 à 7 ans le mandat du chef de l’Etat mais que le pouvoir en place tâtait d’abord le terrain en lançant un ballon d’essai pour recueillir les réactions des Congolais sur ce qu’une telle démarche pourrait produire.
Le projet est-il celui porté aujourd’hui par le professeur Isidore Ndaywel? Lui qui était pourtant de l’aile dure du Comité laïc de coordination (CLC) de l’Eglise catholique contre le régime Kabila a vite perdu ses ailes face à Félix Tshisekedi dont il a semblé se reprocher, lui reproche-t-on souvent.
Bien que l’idée soit similaire à celle sous-entendue par l’Union sacrée, Isidore Ndaywel, lui, veut que le mandat du chef de l’Etat passe de 5 à 9 ans mais non renouvelables. Toutefois, dans l’une, tout comme dans l’autre possibilité, si une telle constitution est mise en place avant la prochaine présidentielle, elle permettrait à Félix Tshisekedi de passer un second mandat de 9 ans, ce qui lui permettrait de rester au pouvoir jusqu’à 2032.
Les caciques du régime envisagent-ils donc de sauter sur cette opportunité ? Difficile d’y répondre pour l’instant. Cependant, une telle démarche lui serait totalement favorable. Il n’est donc pas exclu qu’ils profitent de l’opportunité pour accorder assez de temps au chef de l’Etat, lui qui tient à rempiler pour un second mandat en décembre prochain.
Au sujet de Ndaywel, la proposition suggère également 7 ans renouvelables une seule fois pour un député national et 5 ans renouvelables une seule fois pour un élu provincial. Le gouvernement central devrait comprendre au minimum 35 membres dont au moins 5 membres issus de chaque région, dit-il. Le gouvernement régional est dirigé par un gouvernement comprenant au moins 3 membres avec au moins une femme et les provinces dirigées par un commissaire de province. Isidore Ndaywel préconise également un poste de vice-président. « Le président de la RDC et son vice-président doivent être élus en tandem pour promouvoir le genre et la représentativité », chute-t-il.